Le personnel du Lycée Philippe Zinda Kaboré (LPZK) rejette la fermeture du plus grand établissement du Burkina Faso et invite les autorités à reconsidérer leur position. C’est la substance du message livré par le personnel de cet établissement ce jeudi 2 septembre 2021 à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse.

Pour Karim Toussakoe, délégué du personnel et ses camarades, les arguments avancés par le ministre Stanislas Ouaro en tandem avec le proviseur Alexis Kyelem ne sont pas fondés.
La décision de fermeture du Lycée Philippe Zinda Kaboré est une couleuvre que le personnel de cet établissement de la ville de Ouagadougou a du mal à avaler. En conférence de presse ce jeudi 2 septembre 2021, il a exprimé sa désapprobation et rejeté en bloc les raisons avancées par les autorités pour justifier cette mesure de fermeture.

Selon Karim Toussakoe, trois arguments ont été avancés par le ministre Stanislas Ouaro. Il a indiqué que selon le ministre, cette décision de réaffectation des élèves permettra de réduire la distance parcourue par les élèves pour se rendre à leur lycée situé au centre de la ville. Sur ce plan, le personnel estime que les élèves du Lycée Zinda ont la possibilité de demander une réaffectation dans d’autres établissements voisins de leur Lycée, comme le Nelson Mandéla, le Bogodogo, le Bambata, etc.

Deuxième argument avancé. Le saccage des tables-bancs par les élèves au cours de leur manifestation. A ce propos, Karim Toussakoe a fait noter que curieusement, cet établissement a eu à prêter des tables-bancs au Lycée Nelson Mandela pendant la période des concours. Aussi, il a affirmé que la présence de tables-bancs défectueux est une réalité partagée par tous les établissements publics du Burkina Faso depuis plusieurs années. Cet argument reste donc léger de l’avis du personnel.
Dernière raison évoquée, le dysfonctionnement de l’établissement depuis la crise qu’il a connue. Elle reste infondée selon le personnel qui affirme que le conseil de classe marquant la fin de l’année scolaire s’est tenue en bonne et due forme le 27 juillet dernier. Il indique aussi que le matériel informatique et les données nécessaires au fonctionnement de l’établissement sont intacts contrairement à ce qui avait été officiellement dit.
Pour le personnel du Lycée Philippe Zinda Kaboré, la décision de fermeture de cet établissement cache mal en réalité l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre le protocole d’accord signé avec les syndicats et aussi à faire fonctionner les cantines scolaires. Elle traduit également la volonté du gouvernement de mettre le système éducatif burkinabè plus bas que terre et de faire passer des mesures impopulaires.

Le proviseur Alexis Kyelem et le ministre Ouaro pointés du doigt

Le proviseur du Lycée Philippe Zinda Kaboré, Alexis Kyelem est désigné comme l’un des responsables de la dégradation du climat de travail dans cet établissement et il est aussi le pyromane de cette crise qui a profondément affecté au Lycée Zinda. Le personnel l’a indexé comme étant celui qui, par ses modes de gestion cavalière a mis le Lycée dans une situation inconfortable. Il a travaillé à prendre des mesures répressives contre le personnel et a jeté en pâture les élèves de son établissement en les présentant comme des vandales. Selon toujours les délégués du personnel, le tandem Ouaro-Kyelem est bien responsable de la crise qui a secoué le Lycée Philippe Zinda Kaboré en particulier et surtout de celle qui secoue le système éducatif de façon générale.
Il estime en outre que le démembrement de ce Lycée causera davantage de difficultés qu’il n’en résorbera. C’est pourquoi, Karim Toussakoe et ses camarades rejettent la décision de fermer le Zinda et appellent les autorités du Burkina Faso à reconsidérer leur position afin que les cours puissent poursuivre normalement dans l’établissement.

Cheick Traoré
Kaceto.net