Si aucune perturbation majeure dans la production minière ou les exportations de bauxite à partir de la Guinée n’est signalée depuis le coup d’Etat du 5 septembre, l’inquiétude des investisseurs quant à l’approvisionnement en aluminium est vive, en raison des restrictions sur la production en Chine.

L’aluminium pour livraison immédiate s’est négocié à 3 000 $ la tonne à l’aube du 13 septembre sur la London Metal Exchange. Le métal est en hausse de 48% depuis le début de l’année, et de 11% depuis le coup d’Etat en Guinée, deuxième producteur mondial de bauxite, minerai utilisé pour produire l’aluminium.

Cela traduit les appréhensions des investisseurs à propos de l’approvisionnement mondial, maintenant que l’ordre constitutionnel a été bouleversé dans le pays. Pourtant, les nouvelles autorités guinéennes ont déjà rassuré les compagnies minières sur la poursuite de leurs exportations et aucun incident n’a jusque-là été signalé sur les mines de bauxite.

La Chine, principale responsable

Si le marché est aussi inquiet, ce n’est donc pas uniquement à cause de la situation politique en Guinée, mais surtout parce que cet évènement vient s’ajouter aux problèmes d’approvisionnement en aluminium depuis la Chine. Depuis le mois dernier, le premier producteur mondial demande en effet à ses fonderies de réduire la production pour économiser de l’énergie, dans un plan plus large visant à baisser la consommation d’électricité pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Des restrictions qui devraient être maintenues au moins jusqu’à la fin de l’année, selon Wei Lai, analyste chez TF Futures Co qui prévient que les prix vont donc continuer de grimper, car la demande ne faiblit pas. Qu’ils le soient dans un ou dans six mois, les contrats à terme sur l’aluminium, s’échangent ainsi à plus de 2 900 $ la tonne actuellement, preuve que le marché ne s’attend guère à voir le déficit actuel être résorbé à court terme.

Ecofin