Avec son long métrage « Les trois lascars », le prodigieux réalisateur Boubakar Diallo est le seul Burkinabè dont le film a été retenu pour L’Etalon d’or de Yennenga. La projection du film suscite beaucoup d’engouement du public.

Le maestro Idrissa Ouédraogo en 1991 avec son film « Tilaï » et l’immense Gaston Kaboré « Buud Yaam » en 1997 sont les deux réalisateurs burkinabè qui ont offert au Pays des hommes intègres un Etalon d’Or de Yennenga. C’était l’âge d’or du cinéma burkinabè, est-on tenté de dire.
Depuis 1997, le Burkina Faso court après la première place de cette biennale. A chaque édition, les espoirs naissent puis s’effondrent après la proclamation des résultats. Face à cette longue traversée du désert, le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a décidé de mettre à la disposition des acteurs du cinéma 1 milliards de franc cfa pour soutenir la production cinématographique. Ce soutien a suscité de l’intérêt et de l’espoir, mais n’a pas encore produit l’impact recherché. Lors de la dernière édition du FESPACO, la réalisatrice Apolline Traoré portait les rêves du Pays des Hommes intègres avec son long métrage « Desrances » ainsi que Abdoulaye Dao avec « Duga Les charognards ». Ces deux représentants n’ont pas réussi à gratifier le Burkina Faso de l’Etalon d’Or de Yennenga. Le pays a cependant pu décrocher des Prix spéciaux.
Pour cette 27ème édition du FESPACO, le patron des « Films du dromadaire » boxe dans la catégorie de « Etalon d’Or de Yennenga » avec son film « Les Trois lascars » et espère le sacre.

Le film a eu droit à trois diffusions et à chacune d’elle, les salles ont refusé du monde. Les cinéphiles burkinabè connaissent bien le réalisateur et la force de son imagination grâce à ses nombreux films forts appréciés.
Dans ce long métrage, Aboubakar Diallo traite d’un sujet, d’une tare de notre société, l’infidélité dans le couple. Il met en scène trois amis, tous mariés et tous gagnés par l’infidélité. Sur proposition de leur trois « Tchizas », les trois amis décident d’une virée hors de Ouaga, histoire de croquer la vie à plein dent le temps d’un week-end. Pour réussir leur coup, ils doivent parvenir à baratiner leur femme légitime. L’idée lumineuse est trouvée : prétexter un voyage professionnel à Abidjan. L’alibi est plus ou moins gobé par les différentes épouses. Il ne reste donc qu’à profiter au maximum du week-end dans un lieu paradisiaque en compagnie des séduisantes Tchiza. Tout se passe comme sur des roulettes, puis patatras : l’avion qui était censé les transporter à Abidjan a fait un crash et on n’y dénombre aucun survivant.

« Techniquement » ils sont morts. Comment revenir à la maison alors que la mauvaise nouvelle a fait le tour du quartier et que les voisins et amis sont venus présenter les condoléances à leurs épouses endeuillées ?
"Les trois lascars" est une satire de l’évolution de nos mœurs, très divertissant où beaucoup s’y retrouvent. Au jury de l’apprécier.

Cheick Traoré
Kaceto.net