Le tout nouveau chef du département Afrique de l’Agence française de développement (AFD), Christian Yoka est résolument engagé à poursuivre les efforts d’investissement structurant de son institution au profit du développement du Burkina Faso. Il l’a indiqué ce samedi 30 octobre 2021 à Ouagadougou au cours d’une rencontre avec la presse. Il avait à ses côtés le directeur pays de l’AFD, Gilles Chausses

Nommé en juillet dernier Chef du département Afrique de l’Agence française de développement (AFD), Christian Yoka est en visite au Burkina Faso, pays qu’il a choisi pour sa première sortie sur le continent noir. Un choix qui s’explique par les relations séculaires qui existent entre le Pays des hommes intègres et le bras technique de la coopération française.
Après une visite des infrastructures réalisées dans le cadre du Projet Burkina Faso Education en situation d’urgence (BASE) et du PEDECEL à Kaya, Christian Yoka a eu des échanges avec le premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré et la Ministre déléguée en charge du Budget Edith Clémence Yaka. Il a en outre visité des hier samedi 30 octobre les infrastructures réalisées dans le cadre de projets urbains dans la ville de Ouagadougou en compagnie du maire de la capitale Armand Roland Pierre Béouindé. Puis il eu un déjeuner avec la presse nationale au cours duquel, il a évoqué les perspectives de coopération entre les deux entités sous son leadership. Au cours de ces échanges, le patron du département Afrique de l’AFD a indiqué que l’AFD intervient au Burkina Faso depuis 1958. Le pays est ainsi l’un des plus vieux partenaires de l’Agence. Les rapports entre les deux parties sont constamment restés au beau fixe malgré les différents remous socio-politiques que le Burkina Faso a connus.

En 2020, ce sont 93,5 millions d’Euro que l’AFD à injecter au Pays des Hommes intègres. L’essentiel de ces fonds, soit 67,6% a été injecté dans le secteur de l’agriculture et la sécurité alimentaire, 22% dans l’amélioration de la gouvernance tandis que les secteurs de l’éducation et la formation professionnelle ont reçu 6,7% des fonds de l’AFD. Face à la double crise sécuritaire et humanitaire que traversent les Etats sahéliens, Christian Yoka entend travailler à une réadaptation des interventions de l’AFD. Il souhaite agir sur des leviers préventifs des crises sécuritaires et humanitaires dans les différentes localités.
Les priorités de Christian Yoka se déclinent sur trois axes.
D’abord, la jeunesse avec le renforcement de la formation et de l’employabilité des jeunes. Ensuite, l’amélioration de la création de richesses à travers un soutien au développement du secteur privé ; enfin, la prise en compte des questions d’intérêt commun notamment les préoccupations climatiques et environnementales.

L’aide est-elle une solution ?

Cette visite de Christian Yoka au Sahel intervient dans un contexte où la question de l’impact réel de l’aide sur le développement des Etats se pose avec une acuité particulière. Interrogé sur la question, il a indiqué c’est une question qui s’est toujours posée quasiment depuis le Plan Marschall. Avec les Indépendances en Afrique, la question s’est aussi invitée dans les différents débats. Pour lui, l’aide est importante, mais elle ne constitue pas à elle seule une panacée. Il y a des conditions à réunir pour que l’impact réel de l’aide se fasse sentir dans le développement des pays. Et parmi ces conditions, il cite la bonne gouvernance et la pertinence du cadre institutionnel.

Le nouveau patron Afrique de l’Afrique était précédemment Directeur régional pour l’Afrique de l’Est de l’AFD. Il est juriste de formation diplômé d’un DESS en droit et fiscalité de l’Université Paris Panthéon-Sorbonne et d’un Master en droit bancaire et financier de l’Université de Boston.

Cheick Traoré
Kaceto.net