Après un premier harcèlement aux entrées et sorties de Bobo-Dioulasso, le convoi de l’armée française, en transit sur le territoire burkinabè à destination du Niger, a subi un autre harcèlement hier soir de la part des jeunes à l’entrée de Ouagadougou. Ils ont veillé sur le pont du barrage de Boulmiougou pour empêcher le passage de ce convoi.

Le long convoi de l’armée française qui serait à destination du Niger n’est pas le bienvenu au Burkina. Hostiles à la présence de troupes françaises sur le sol burkinabè, des jeunes ont dressé des barricades sur le trajet du convoi en exigeant leur départ immédiat. Dans la nuit du 16 au 17 novembre 2021, ce sont leurs camarades de Bobo-Dioulasso qui avaient d’abord donné du fil à retordre au convoi
avant que les forces de l’ordre ne les dispersent à l’aide de gaz lacrymogène. Le convoi a alors pu quitter la ville de Bobo-Dioulasso, mais n’était pas au bout de ses peines. Le message était passé entre Bobo et Ouaga. Sur le pont de Boulmiougou, à l’entrée de Ouagadougou, des jeunes avaient aussi érigé des barricades pour empêcher le passage de ce convoi. Un mouvement spontané sans direction clairement identifiée.

Pour ces jeunes, l’armée française n’a pas sa raison d’être au Burkina Faso. Elle n’apporte rien à la lutte contre le terrorisme si n’est des désagréments pour les populations, les Forces de défense et de sécurité (FDS) burkinabè et l’intégrité du territoire. En conséquence, elle doit quitter le pays sans délai. Les manifestants ont campé sur le pont, sous la surveillance lointaine des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Comptant sur un éventuel essoufflement du mouvement au petit matin, le convoi a été surpris de constater que les jeunes étaient toujours présents jusque vers 04 heures du matin. Ils ont par la suite été dispersés par la police également à l’aide de gaz lacrymogènes, permettant au convoi de repartir.

L’étape de Ouagadougou passée, le convoi de l’armée française allait faire face à un autre blocage en fin de matinée par d’autres jeunes, à l’entrée de Kaya où un "comité d’accueil" l’attendait. A Dori, il est fort probable que le même scénario se répète, les nouvelles technologies facilitant la mobilisation dans un temps court.

Cheick Traoré
Kaceto.net