Depuis hier, des jeunes bloquent l’avancée du convoi de l’armée française à l’entrée de Kaya, dans la Centre nord (1). Après avoir échappé à la colère des jeunes de Bobo et de Ouagadougou, le convoi a marqué le pas depuis 24 heures et rien ne semble émousser la détermination de ceux qui manifestent leur hostilité à la présence de l’armée française dans les pays du Sahel. "Les jeunes ont érigé des barricades avec des troncs d’arbre et des pneus usés. Ils ont dormi sur place et toute la nuit, ils ont scandé des slogans hostiles à l’armée française" raconte un ressortissant de Kaya qui s’est rendu sur place. "Ils ont même préparé du café et du thé et dansé toute la nuit. Mieux, ce matin, ils ont reçu du renfort des élèves dès qu’ils ont quitté les classes", poursuit-il.

"L’ennui, souligne t-il, c’est qu’ils sont à un endroit qui ne laisse aucune chance à un véhicule poids lourd de passer ; or, il y a des remorques qui transportent des produits alimentaires parfois périssables et ce serait dommage que cette mobilisation que tout le monde comprend, se retourne contre la population".
Notre source redoute qu’un affrontement avec la police qui s’est déployée sur les lieux ne provoque des drames car explique t-il, " les barricades ne sont pas loin d’une station d’essence et d’une cité et en plus, il y a des camions citernes dans la file des poids lourds".
Les négociations que les autorités administratives ont menées avec les manifestants depuis hier ont été un échec. Au moment où nous écrivons ces lignes, rien ne laisse penser à un fléchissement du mouvement d’autant qu’il est sans direction et n’a pas de leader clairement identifié.

1- images de manifestants sur place.

Kaceto.net