Dans nos éditions du 6 décembre dernier, nous avons relayé le cri de détresse d’un enseignant officiant dans une localité proche de Ouahigouya, dans le Nord (https://kaceto.net/spip.php?article10935), face à la menace des groupes terroristes.
La situation ne s’est hélas pas améliorée. Elle s’est même empirée selon toujours la même source comme en témoigne son dernier message ci-contre reçu hier 14 décembre.

Je vous écris, le cœur très serré, les larmes aux yeux.

La situation est critique, très critique. La menace est réelle. Les cours ont été suspendus à Titao aujourd’hui [14 décembre, NDLR]. Trois professeurs, dans l’objectif de regagner Ouahigouya, ont été interceptés par les terroristes. Amenés au fond de la brousse et après plusieurs questions, ils ont été intimés de ne plus remettre pieds à Titao, car disent-ils : "Titao nous appartient désormais".
A Namissiguima, ils nous ont demandés aujourd’hui de libérer nos maisons (les propriétaires) parce que des déplacés arrivent. Psychologiquement abattus, nous allons décider s’il faut arrêter ou pas. (Je vous tiendrai informé). Pour emprunter la voie, c’est dur. La peur est permanente.

À Ouindigui, 15 km de Titao, l’attaque d’avant hier et hier ont occasionné de nombreux décès. Jusque-là, les corps sont toujours étalés à l’air libre. Les survivants ont quitté et les terroristes règnent en maîtres. J’ai appelé mon oncle au village et il dit que c’est triste. "Tu sais, mon neveu, nous sommes en train d’observer le déplacement d’une foule massive sur la voie. Des enfants, des femmes, des vieillards, tous abattus", m’a dit-il dit.
Dans la ville de Ouahigouya, les gens arrivent, et restent sur place, sans refuge.

Kaceto.net