Les organisateurs de la marche du 27 novembre dernier étaient face à la presse hier mardi 28 décembre 2021. Première sortie publique pour Hervé Ouattara, Mamadou Drabo et leurs camarades, il s’agissait pour eux de témoigner leur reconnaissance aux populations qui leur ont apporté leur soutien lors de leur déboire avec la justice et donner leur lecture de la situation socio-sécuritaire que connaît notre pays.

Le 27 novembre dernier, plusieurs centaines de personnes étaient dans les artères de la ville de Ouagadougou afin d’exiger la démission du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. Hervé Ouattara, Marcel Tankoano, Mamadou Drabo et leurs camarades estiment que le président du Faso est le seul responsable de la dégradation de la sécurité au Pays des Hommes intègres.
La manifestation publique s’est tenue, sans autorisation de la mairie et des débordements ont été enregistrés. Les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ont fait usage de gaz lacrymogène alors que les manifestants utilisaient les pierres pour résister. Dans la foulée, des manifestants s’en sont violemment pris au service de l’Etat civil de la mairie de Ouagadougou. Le bâtiment qui venait d’être rénové à coût de dizaine de millions a été saccagé, les ordinateurs et les documents emportés. Le maire Armand Roland Pierre Beouindé avait organisé une visite du bâtiment à l’attention des journalistes avant d’animer une conférence de presse au cours de laquelle, il avait annoncé que des poursuites seront engagées contre les auteurs du saccage du bâtiment.

Arrêtés par la police, les responsables de la manifestation ont été jugés et condamnés à des peines d’emprisonnement avec suris et des amendes à payer.
Hier, les mêmes leaders de la société civile ont souhaité, selon eux, remercier les populations, les avocats et les autres organisations sœurs qui leur ont apporté du soutien et du réconfort. Selon Hervé Ouattara, cet appui leur aura permis de tenir et de faire face avec le courage qui sied à la situation. Il a néanmoins dénoncé la chasse à l’homme que les éléments des Forces de défense et de sécurité ont engagée contre eux. Certains éléments de sécurité se seraient mis en civil afin de cueillir les différents responsables de la marche. Et pour Hervé Ouattara, le pouvoir du président Kaboré fait pire en matière de libertés publiques que sous celui de Blaise Compaoré.
En outre, les organisateurs de la marche indiquent être déterminés, soudés et engagés à poursuivre la lutte pour un mieux être des Burkinabè. Pour eux, la démission du président Roch Marc Christian Kaboré est toujours une exigence.
« Roch doit partir » et dans les prochains jours, les actions pourraient être envisagées en vue d’exiger sa démission et pour plus de libertés publiques et de sécurité. Et si c’est cela va les ramener en prison, alors, Adama Tiendrebréogo, dit Colonel, estime qu’il ira en prison, car dit-il, « ce pays nous appartient tous ».

Cheick Traoré
Kaceto.net