Le ministre du Développement urbain, de l’habitat et de la ville, Bénéwendé Stanislas Sankara, et ses collaborateurs étaient face à la presse ce lundi 17 janvier 2022 à Ouagadougou. Il s’est agi pour eux de présenter le contenu du rapport de la Commission ad hoc mis en place afin d’examiner les demandes de projets immobiliers des différents promoteurs immobiliers. Et il ressort de ce rapport que sur les 400 dossiers de projets immobiliers reçus, seuls 105 ont été approuvés par la Commission.

Dans le but de trouver une solution au phénomène de l’accaparement des terres et de désamorcer la crise foncière, le gouvernement burkinabè a entrepris des réformes dans le secteur immobilier. Au nombre de ces réformes s’inscrit l’examen préalable des projets immobiliers portés par les différentes sociétés immobilières. Conformément à cette option, le Ministère du Développement urbain, de l’habitat et de la ville a mis en place une Commission Ad hoc avec pour mission d’examiner ces différents projets. Après plusieurs semaines de travaux, la Commission a présenté son rapport.
Selon le rapport présenté par Camille Soubeiga, directeur général de l’Architecture, la Commission a reçu en tout 400 dossiers de projets immobiliers. A la suite de l’examen de ces dossiers, la Commission Ad hoc a validé 105 projets immobiliers portés par 44 sociétés immobilières. Ces dernières ont alors obtenu l’accord de la Commission afin de poursuivre leur projet immobilier sur les 7.000 hectares concernés.
Camille Soubeiga a par ailleurs précisé que les 105 projets validés respectent les zones de planification urbaine ; ce sont entre autres des zones situées dans les parcellaires habitants, des zones prévues pour la promotion immobilière, des zones d’urbanisation future et des zones non conformes (voies de contournement, zones touristiques, zones non affectées pour l’instant).

Grosse pression foncière sur Ouagadougou

Le rapport présenté ce lundi montre bien que la pression foncière est bien forte dans la région du Centre. Sur les 400 projets immobiliers en effet, ce sont 2 projets immobiliers qui concernaient la région du Centre. Et cette pression foncière n’est pas entretenue par des promoteurs immobiliers en règle vis-à-vis des textes selon le rapport présenté. Dans la commune de Saaba par exemple, sur les 40 sociétés immobilières installées, il n’y a que 4 qui sont en règle. Cette situation contribue à plonger le Burkina Faso dans une crise foncière encore plus profonde avec à la clé une dégradation conséquente du climat social. Et le Ministère en charge de l’Habitat a pris la résolution de publier la liste des différentes sociétés immobilières en règle.

Bénéwende Stanislas Sankara a salué le rapport et rassuré que les autorités ne feront l’économie d’aucun effort pour protéger les populations qui sont les victimes collatérales de l’accaparement des terres. Il les a invité à la vigilance face aux activités de plus en plus dense de certaines sociétés immobilières. Le Ministre a par ailleurs invité les sociétés immobilières à faire dans la légalité afin que le foncier soit un moteur du développement du Burkina Faso et non un boulet pour le pays.

Cheick Traoré
Kaceto.net