Trois jours après la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), son président, Paul Henri Sandaogo Damiba s’est adressé pour la première fois aux Burkinabè.
Nous vous proposons son discours retranscrit par Kaceto.net

Peuple du Burkina Faso

Concitoyens et concitoyens de l’intérieur et de la diaspora,
Amis du Burkina Faso,

Rarement dans son histoire, notre pays a été autant confronté à l’adversité.
Voilà maintenant depuis plus de six ans que notre peuple vit sous le joug d’un ennemi qui a réussi par ses méthodes cyniques, lâches et perfides à faire douter notre peuple au point d’ébranler les valeurs qui ont fait son histoire et sa renommée.
Je voudrais me recueillir sur la mémoire des hommes et des femmes civils comme militaires dont le sang a mouillé notre patrie dans cette lutte que nous menons de façon acharnée.
J’ai également une pensée pour les blessés qui luttent encore aujourd’hui pour retrouver la plénitude de leurs aptitudes. Aux familles des victimes, j’adresse toutes ma compassion et tout mon soutien.
Au nom de leur sacrifice, j’affirme mon engagement et celui de tout le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) à toujours faire obstacle à toute velléité de détournement du processus de refondation de notre nation, appelé par le peuple de tous ses vœux depuis bientôt une décennie.
Aux combattants au front et à tous ceux qui veillent continuellement sur la sécurité et l’intégrité du Faso, je vous adresse mes encouragements et ma sympathie.
A vous tous, agents du publics et travailleurs du privés et partenaires du Burkina Faso, je salue vos efforts pour le développement de notre pays et vous adresse mes vifs encouragements.

Chers compatriotes,

L’avènement du MPSR a été imposé par le cours des évènements dans notre pays fragilisé par tant d’événements et assailli de toutes parts des groupes armées radicaux. La gravité de l’heure a imposé à notre armée, une attitude que lui impose son devoir. Ainsi, les différentes composantes de notre armée nationale, dans une démarche consensuelle, ont décidé d’indiquer la voie pour la restauration de l’intégrité de notre Burkina Faso et la sauvegarde des acquis de peuple chèrement acquis.
J’ai pris conscience avec toutes les franges de notre armée, de l’ampleur des responsabilités qui sont miennes et de la profondeur des exigences de notre peuple qui ne demande qu’à vivre et s’épanouir dans la quiétude.

Peuple du Burkina Faso,

Notre ambition n’est autre que de fédérer l’ensemble des énergies de notre pays pour jeter les bases d’un Burkina Faso nouveau, débarrassé des oripeaux d’une gestion politique aux antipodes des aspirations de notre peuple.

Notre agenda est unique et il est clair : la sauvegarde de notre peuple et la refondation de notre nation. Les indicateurs de mesure de la réalisation de cet agenda demeureront le niveau de restauration de notre territoire et la qualité des actions entreprises pour la refondation de notre nation.
Je vous donne la ferme assurance que notre engagement n’a aucunement pour but de rétablir un ordre quelconque mais s’inspire des exigences légitimes du peuple burkinabè.

Chers compatriotes,

Nous tenons là, une grande opportunité pour réconcilier notre peuple avec lui-même et déclencher sa marche triomphale vers l’horizon du bonheur.
C’est pourquoi, je m’engage à convoquer les forces vives de la nation pour convenir d’une feuille de route qui aura pour but de projeter et réaliser le redressement voulu par tous les Burkinabè. Un redressement dans lequel le cultivateur qui n’a rien récolté la saison dernière ou celui qui a assisté au vol de son bétail ou encore les femmes de ménage qui peinent à nourrir au quotidien leurs enfants, seront pris en compte.
Je serai à écoute de toutes les femmes et de tous les hommes ; de tous les patriotes qui s’engageront honnêtement et de façon sincère et désintéressée à l’édification d’un Burkina Faso prospère et paisible.
En prélude à cela, j’ai entamé des concertations avec certaines composantes de la nation y compris avec les personnalités du régime sortant afin de dégager les grandes lignes qui nous conduiront à terme vers des décisions consensuelles et inclusives pour la refondation et la restauration d’une paix durable.
D’ores et déjà, je mets en garde tous ceux qui ne seront guidés que par leurs intérêts égoïstes, que je serai intraitable face aux actes de trahison des aspirations de notre peuple.
Les fondements de notre nation seront sauvegardés et les dossiers engagés sur le plan judiciaire seront souverainement conduits par les autorités ayant reçu compétence à cet effet.
Lorsque les conditions seront réunies selon les échéances que notre peuple aura souverainement définies, je m’engage à un retour à une vie constitutionnelle normale.

Concitoyennes , concitoyens, Burkinabè de la diaspora

Si les priorités sont nombreuses, il est clair que la priorité principale demeure la sécurité. Il nous faut en effet réduire significativement les zones sous influence terroriste et les impacts des extrémismes violents en redonnant aux Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi qu’aux Volontaires pour la défens de la patrie (VDP) la volonté de combattre et d’aller encore plus à l’offensive avec des moyens adéquats.
Ceci est un préalable indispensable au retour progressif de l’administration publique et à la réinstallation des personnes déplacées internes dans leur village d’origine.
Au-delà des indispensables moyens logistiques, il nous faudra faire appel aux valeurs qui ont toujours fait de notre peuple ce qu’il est. Aucun char, aucun avion de chasse, aucune arme ne vaut l’amour pour la patrie.
Ma conviction est faite que c’est cet amour qui fera la décision et qui nous fera gagner cette guerre. J’appelle toutes les composantes des Forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) à se mettre en ordre de marche pour la reconquête de notre territoire.
Dans l’union et la cohésion et avec le soutien de tout le peuple burkinabè, j’ai foi que nous relèverons ce défi.

Amis du Burkina Faso,

En ces moments particulièrement difficiles pour notre pays, le Burkina Faso a plus que jamais besoin de ses partenaires.
C’est pourquoi, j’appelle la communauté internationale à accompagner notre pays afin qu’il puisse sortir le plus rapidement possible de cette crise pour reprendre sa marche vers le développement.
Je sais comprendre les doutes légitimes suscitées par la rupture dans la marche normale de l’Etat, mais je voudrais rassurer l’ensemble des amis du Burkina Faso que le pays continuera de respecter ses engagements internationaux, notamment en ce qui concerne le respect des droits de l’homme.
De même, le fonctionnement de la justice sera assurée dans le strict respect de son indépendance.

Peuple du Burkina Faso,

La tâche qui nous attend est immense. Heureusement, elle n’est pas seulement mienne ; elle est surtout nôtre ; elle nécessitera de nous de gros efforts individuels et collectifs et certainement des sacrifices. Elle exigera que chacun d’entre nous mette de côté ses intérêts personnels pour laisser place à l’intérêt de tous ; elle impliquera immanquablement une amélioration de la gouvernance sur tous les plans.
Elle demandera de chaque burkinabè, courage, désintéressement et détermination. Courage pour faire face aux épreuves de ce type d’épopée, désintéressement pour faire du sacrifice pour la patrie un sacerdoce. Et détermination pour poursuivre le chemin malgré les difficultés.
Le moment que nous vivons est une opportunité pour notre peuple de se mettre debout et de regarder l’avenir droit dans les yeux ; nous devons la saisir quoiqu’il advienne parce que c’est le devenir de notre patrie qui en dépend. C’est un défi

Cher(es) compatriotes

Main dans la main, recouvrons la force, la détermination qui découle de la fierté de chanter notre hymne national, l’hymne de la victoire dans une intégrité et une dignité retrouvée.

Vive le Burkina Faso
Que Dieu bénisse notre nation
La patrie ou la mort, nous vaincrons.

Lieutenant colonel Paul Henri Sandaogo Damiba
Président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR)
Chef de l’Etat.