Il y a une différence entre la séparation et le divorce. La loi autorise la séparation de corps quand la cohabitation devient source de danger pour l’un ou l’autres des deux conjoints. Aucun texte religieux ne dit que le mariage équivaut à endurer en silence les souffrances infligées par un conjoint ou une conjointe. Dès que la violence commence, la séparation peut amener les deux conjoints à réévaluer la force de leur amour et leur lien conjugale. Cela va leur permettre de décider de poursuivre en changeant de comportement ou en arrêter définitivement. On parle de divorce quand la séparation devient définitive.
Ce sont les victimes qui vivent les souffrances qui savent à quel moment s’éloigner pour ne pas encaisser un coup fatale. Les coups commencent par une gifle et se terminent par un pilon ou un marteau. Celui qui accepte la gifle va devoir accepter le coup de poing, de pied, de pilon ou de fusil. La violence conjugale est un cercle vicieux. Son intensité augmente progressivement dans le temps. Tant que les victimes gardent le silence, elle continue et s’intensifie jusqu’à l’irréparable. C’est pourquoi, il ne faut jamais garder le silence par peur du violent ou honte de ce que diront les gens. Il faut en parler à une personne de confiance. La police et la gendarmerie disposent maintenant de services spécialisés pour prendre en charge les cas de violences conjugales. Il faut sortir faire l’effort de parler au lieu de garder le silence par honte ou par peur. Se défendre, c’est se mettre hors d’atteinte des coups d’une personne qui vous hait et vous dévalorise. Celui qui aime ne frappe pas. Se laisser mourir sous les coups d’un conjoint n’est pas une preuve d’amour mais de bêtise. Quand on aime sa femme comme soi-même, on ne lui casse pas les dents. Quand on aime son mari, on ne l’empoisonne pas. Quand on se marie par amour, on travaille à vivre dans le meilleur et non à créer le pire. En plus, le voyage ne dure pas longtemps.

Dr Nestorine SANGARE