Niakara, Des agriculteurs de Niakara, exprimant leur inquiétude face à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ont signalé que cette crise pourrait sévèrement affecter le coût de l’engrais chimique avec pour effets induits, une exacerbation de la cherté de la vie en Côte d’Ivoire.

"L’engrais chimique, de plus en plus nécessaire pour accroître le rendement des superficies, représente le coût le plus important des intrants dans l’agriculture", a fait savoir Adama Yéo Sientienwin (45 ans), un producteur de coton, de maïs, d’igname, de riz, de soja et de maraîchers à Halnankaha, un village sur la Nationale A3, entre Kanawolo et Tafiré.

Pour Daniel Koné Hilnan (56 ans), paysan à Sépikaha, la guerre entre les deux principaux pays producteurs mondiaux d’engrais chimique que sont la Russie et l’Ukraine "va forcément avoir de graves répercussions sur le secteur agricole, déjà éprouvé par les effets pervers du réchauffement climatique".

"Si le Gouvernement ivoirien ne fait rien ou ne prévoit rien en termes de stocks, nous sommes fichus et avec nous, l’ensemble des populations. Je ne sais pas comment on pourrait satisfaire la demande des consommateurs quand on sait que nos rendements sont assujettis à l’Urée ou au NPK, des éléments moteurs de la croissance végétale", a-t-il expliqué.

Un fermier ivoiro-luxembourgeois demeurant à Niakara, Robert Peiffer, a relevé qu’en Europe de l’Ouest, le prix des engrais minéraux n’a cessé d’augmenter, " allant de 16000 FCFA (environ 24,62 euros) le sac du fertilisant chimique à 32 000 FCFA (49,23 euros), dans le sillage de l’envolée du prix du gaz naturel" et ce, depuis l’éclatement de la crise militaire entre la Russie et l’Ukraine.

"Des coûts astronomiques qui pourraient sérieusement exacerber la pauvreté et la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, beaucoup de pays du continent africain dépendant de l’Europe en matière d’approvisionnement en engrais minéraux", a-t-il renchéri.

(AIP)