A l’occasion de la Journée internationale des travailleurs commémorée le 1er mai de chaque années, les syndicats ont à nouveau défilé dans plusieurs rues du pays pour exiger l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.
A Ouaga, le défilé s’est achevé par la remise du cahier de doléances au ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale.

La tradition a encore été respectée cette année : le 1er mai, Journée internationale des droits des travailleurs, les syndicats ont défilé dans les rues de la capitale et dans d’autres villes du pays pour rappeler le sens de cette Journée et exiger l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.
A Ouaga, cette manifestation se termine toujours par la remise du cahier de doléances au ministre du travail et de la fonction publique et du travail. Cette année, c’est le premier ministre lui-même, Albert Ouédraogo qui a reçu le document contenant la plateforme revendicative des travailleurs regroupés dans des centrales syndicales et des syndicats autonomes. Il avait à ses côtés le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié, l’ancien leader syndicaliste que ses ex camarades appelaient affectueusement "le Général". Devenu ministre, il se retrouve donc de l’autre côté, sommé par les syndicalistes de donner une suite à leurs revendications.
Dans la plateforme dite "minimale", c’est à dire, les seuls points ayant fait l’objet d’un consensus entre syndicalistes, figurent leurs préoccupations, allant de la sécurité des biens et des personnes au reversement des chauffeurs en catégorie D en passant par le "retour des travailleurs arbitrairement affectés des médias publics (RTB, Sidwaya) le 2 mars 2020".

Regroupées dans cinq (5) chapitres, la plateforme ouvre sur une préoccupation qui n’est pas propre aux seuls travailleurs, mais à l’ensemble des Burkinabè : la sécurité pour tous, le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine et la réinstallation de l’administration dans les localités. Les syndicats demandent aussi la révision des accords militaires et de coopération avec la France, un sujet qui fait l’objet de polémiques parfois déraisonnables dans certaines organisations de la société civile.

Sur la bonne gouvernance, la plateforme demande l’assainissement de la gestion des ressources publiques à travers des audits de sociétés d’Etat et de ministères, l’annulation des conventions signées avec SITARAIL et de celle signée avec MERIDIAM-AMP pour la gestion de l’aéroport de Donsin et le jugement des dossiers mis à nue par les enquêtes du REN-LAC, sans oublier le rappel de l’obligation de nommer les DG des sociétés par appel à candidatures.
Les syndicats exigent aussi "la restitution des salaires retenus ou suspendus illégalement et l’annulation des affectations arbitraires opérées suite aux luttes syndicales de 2020, la régularisation de la situation administrative des ouvriers de la mairie centrale de Ouagadougou" et la "réfection et réouverture des établissements fermés par le gouvernement (lycée Philippe Zinda Kaboré et lycée départemental de Bissiga) à la rentrée 2022-2023".
Sur le pouvoir d’achat face à la flambée des prix des produits de première nécessité observée dans notre pays depuis plusieurs mois, les Syndicats demandent entre autres, le relèvement du SMIG à 60 000 F CFA contre 33 139 F actuellement, la baisse des prix des produits de première nécessité, l’augmentation de 25% des salaires des travailleurs du privé, l’octroi de l’indemnité de départ à la retraite et du capital décès aux travailleurs des Collectivités territoriales et aux EPE qui n’en bénéficient pas et le soutien aux producteurs à travers la subvention des intrants et la mise à leur disposition des semences améliorées.
Fort curieusement, la suppression de l’Impôt unique sur le traitement des salaires (IUTS) ne figure pas sur la plateforme revendicative remise le 1er mai 2022 par le président du mois de l’Unité d’action syndicale (UAS), Guy Olivier Ouédraogo, par ailleurs secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB).
Les syndicats ont-ils finalement entériné cet impôts qui vise à corriger l’injustice fiscale en l’assujétissant aux travailleurs du public sachant que ceux du privé le paient depuis des années ? Selon le président du mois de l’UAS interrogé par Kaceto.net, "la plateforme minimale traduit les préoccupations urgentes des travailleurs".

Dominique Koné
Kaceto.net