On ne dispose pas encore de chiffres à la mi-journée, mais l’appel de la Faîtière des boulangeries et pâtisseries à la fermeture totale des boulangeries sur l’ensemble du territoire dès hier soir est manifestement peu suivi. On peut même redouter un échec de ce mouvement qui a été lancé dans la précipitation alors que les négociations entre les professionnels du pain, l’Etat et les organisations de défense des consommateurs ne sont pas épuisées. Pis, l’unité d’action des acteurs de ce secteur fait cruellement défaut. Pour preuve, la chaine de boulangerie Wend-Konta, très présente sur l’ensemble du territoire et qui représente 80% de la production et la distribution du pain n’a pas répondu à l’appel de la Faîtière.
Dès hier, les fours de ses boulangeries fonctionnaient à plein régime et le pain est disponible dans ses locaux. "C’est vrai, les prix des matières premières ont augmenté, mais il y a encore une marge de manœuvre qui permet de maintenir le prix à 150 f la baguette de 200g" explique un professionnel du secteur. Et puis, ajoute t-il, "en 2011, les autres boulangeries s’étaient désolidarisées d’un mouvement lancé par Wend-Konta qui avait s’était retrouvé seul face à l’Etat".
L’autre facteur qui pourraient conduire à un échec de l’appel réside dans la fermeté de l’Etat à l’encontre des boulangeries qui l’ont défié. Hier, les services du ministère du Commerce n’ont pas fait dans la dentelle ; ils ont purement fermé les boulangeries qui ont augmenté le prix du pain de 150 à 200 F. De quoi dissuader ceux qui étaient encore dans l’hésitation.
Depuis ce matin, le premier ministre Albert Ouédraogo a entrepris des concertations avec le patronat burkinabè, la chambre de commerce et les boulangers en vu de trouver une solution à l’inflation des prix sur les produits de première nécessité et aux préoccupations des boulangers.

Kaceto.net