Le monde la culture a rendu hier 2 juin dans dans la salle du CENASA, un hommage mérité à Francis Kéré, lauréat du Prix Pritzker 2022.

Ce n’est pas tous les jours qu’un Africain obtient un Prix qui en termes de prestige équivaut à un « Nobel d’Architecture ». Ça l’est davantage moins que cet Africain soit un ressortissant du pays des Hommes intègres. C’est pourquoi cette cérémonie d’hommage initiée en l’honneur de Francis Kéré avait une signification particulière. Des hommes et femmes du secteur de la culture et des architectes tous ont tenu à être présents à la cérémonie riche en couleurs comme pour attester de la grande importance que ce Prix revêt pour le Burkina Faso particulièrement en ces temps troubles. C’est grâce à son sens de l’innovation que le plus célèbre des architectes burkinabè a convaincu le jury de lui décerner ce prestigieux Prix Pritzker en guise de récompense d’une carrière riche en créativité. « La plupart des précédents lauréats avaient au moins 80 ans », confie l’architecte. Et alors que lui n’a que 57 ans, le président du Conseil national de l’ordre des architectes du Burkina, Aristide Bazié émet le souhait que « loin d’être un couronnement, que ce Prix soit plutôt un challenge pour lui ». Des challenges, ce fils de Gando dans le Boulgou en a déjà relevés. Lui dont l’architecture « questionne le monde des architectes de par ses réalisations qui s’inspirent d’une architecture communautaire et de son aspect durable », poursuit Aristide Bazié pour qui Francis Kéré a inscrit son nom dans l’architecture mondiale.


Ambassadeur de la culture burkinabè

Pour Maitre Titinga Pacéré, grande figure de la culture burkinabè, ce Prix n’est aucunement une surprise d’autant que l’architecture burkinabè a toujours séduit le monde par son originalité. « Beaucoup d’autres prix auraient pu être gagnés par des Burkinabè pour peu que ceux-ci bénéficient d’accompagnement conséquent » lance-t-il avec une pointe d’amertume. Une anomalie en voie d’être corrigée de l’avis de Valérie Kaboré, la ministre en charge de la Culture. D’où l’idée de cette cérémonie. Séance tenante, Francis Kéré qui a été élevé au rang de Commandeur de l’Ordre de l’Etalon a aussi été fait ambassadeur de la culture burkinabè avec tous les attributs qui vont avec. Un défi immense pour celui qui avoue n’avoir jamais imaginé un tel honneur dans son pays même si ailleurs, il est considéré comme une icône mondiale et célébré comme telle.

Loura Soumana

Kaceto.net