Un sondage réalisé par une fondation sud-africaine auprès de 4507 jeunes originaires de 15 pays africains confirme la perte d’influence des Etats-Unis sur le continent africain.

La Chine a dépassé les Etats-Unis en tant que puissance étrangère ayant la plus grande influence positive en Afrique, selon un sondage réalisé par l’Ichikowitz Family Foundation (IFF) auprès de 4507 jeunes africains âgés de 18 à 24 ans.

L’enquête publiée ce lundi 13 juin, révèle que 76 % des jeunes sondés dans 15 pays du continent, dont le Congo, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Gabon, le Nigeria, le Kenya, le Sénégal, et la Zambie ont cité la Chine au premier rang des puissances étrangères ayant une influence positive sur le continent contre 72 % pour les USA.

En 2020, la première édition du sondage intitulé « African Youth Survey » avait fait ressortir que 83 % des jeunes interrogés considéraient l’influence des Etats-Unis comme positive contre 79 % pour la Chine.

Ces résultats confirment que la Chine est devenue l’acteur le plus influent en Afrique, devant les puissances occidentales. L’empire du Milieu semble récolter les dividendes de son important engagement en Afrique, où il a injecté plus de 160 milliards de dollars au cours des dernières décennies pour financer des projets d’infrastructures, et devenir le premier partenaire commercial du continent.

« Nous voyons que la Chine a atteint la pole position, nous voyons une reconnaissance du fait que la Chine s’engage en Afrique à un moment où très peu d’autres le font », a commenté Ivor Ichikowitz, richissime homme d’affaires sud-africain, et président de l’Ichikowitz Family Foundation. Et d’ajouter : « en Afrique, les Etats-Unis ont joué un rôle très limité. Ils ont en fait joué un rôle insignifiant et embarrassant en termes d’investissements réels, de commerce réel et de construction réelle d’infrastructures ».

Le sondage réalisé grâce à des entretiens face à face précise que le sentiment positif de la jeunesse africaine à l’égard de la Chine est plus fort au Rwanda, au Malawi et au Nigeria que dans les autres pays étudiés.

Outre la perception de l’influence des puissances étrangères engagées sur le continent, les « centennials » africains ont été interrogés sur des sujets aussi variés que leur degré d’optimisme, leurs priorités, l’identité africaine, le changement climatique, l’avenir de l’Afrique, la confiance dans le gouvernement, les droits des minorités, l’Union africaine, l’entrepreneuriat etc.

32% des jeunes africains se déclarent optimistes quant à l’avenir de leur pays contre 43 % dans l’édition 2020 de l’enquête. Les Angolais, les Zambiens et les Malawites sont les plus pessimistes quant à l’avenir de leur pays.

72 % des jeunes interrogés se disent préoccupés par le changement climatique, citant des inquiétudes allant de la sécheresse à la hausse de la pollution, tandis que plus de la moitié envisagent d’émigrer durant les prochaines années.

Sur un autre plan, 39 % des jeunes sondés ont déclaré qu’ils ne se feraient pas vacciner contre la covid-19 même si le vaccin était facilement disponible.

Avec 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans, l’Afrique est aujourd’hui le continent le plus jeune du monde. D’ici 2030, les jeunes africains devraient représenter 42 % de la jeunesse mondiale, soit près de la moitié du capital humain de la planète.

Agence Ecofin