Après l’attaque terroriste contre la gendarmerie le 11 juin, puis contre les populations civiles le 12 juin à Seytenga dans le Séno, des ajustements ont été apportés dans la stratégie de lutte contre les terroristes.
Ce matin, le commandant du commandement des opérations du théâtre national, le lieutenant Jean Yves Bamouni était devant la presse pour annoncer les nouvelles mesures aussi bien militaires qu’humanitaires pour faire face face à la détresse des populations.

Après la tragédie de Seytenga le 12 juin dernier, l’armée est à pied d’œuvre pour ramener la sécurité et procéder à la réinstallation des populations qui le désirent, assure le commandant du COTN, Yves Didier Bamouni. « L’armée procède au déminage et à la gestion des conséquences humanitaires que l’attaque a engendrées » explique le commandant qui confie que des familles ont procédé à l’inhumation des corps de leurs proches avant la fin du décompte officiel. Quant aux auteurs de cette attaque, le lieutenant-colonel Bamouni affirme que conformément à l’engagement du chef de l’Etat, ils seront traqués et punis à la hauteur de leur forfait. En attendant, l’Etat et les ONG partenaires s’attellent à la gestion des conséquences humanitaires de cette attaque d’envergure qui a occasionné des déplacements de masses et des besoins humanitaires importants. Ce sont 150 tonnes de vivres mais aussi des couverts, d’articles ménagers, des abris (en cours d’installation), des soins qui ont été fournis à plus de 31 000 déplacés du fait de l’attaque, confie Lazare Zoungrana, ministre en charge de l’Action humanitaire.

Zones d’intérêt militaire

Comme il fallait s’y attendre, l’aggravation de l’insécurité a conduit à des réajustements qui ont été annoncés à l’issue du Conseil supérieur de la défense. Ils concernent la création d’une brigade de veille patriotique sous la supervision du COTN, lequel aura pour rôle de mieux encadrer et de mieux coordonner l’action des VDP dont les effectifs sont appelés à augmenter. Leurs conditions de travail seront bien entendu améliorées, selon le le lieutenant colonel Bamouni.
Les zones d’intérêts militaires concernent des forêts dans lesquelles toute présence humaine est a priori interdite mais qui sont infestées de groupes armés. Ce sont entre autres, les zones de Arly, le Parc W, Pama, Singou, Madjoari dans l’Est et la réserve forestière du Sahel dans la province du Soum. « Les populations auront un délai de 14 jours à partir de la promulgation du décret pour évacuer ces zones au risque de s’exposer aux effets des opérations de militaires », prévient le lieutenant-colonel Bamouni. Par ailleurs, des motos de marque Aloba, Sanini seront interdites de circulation pour une durée de trois (03) mois dans les huit (08) régions considérées comme à fort défi sécuritaire. Cette mesure concerne aussi les tricycles à usage de passagers dans les régions concernées. Seront également concernées par ces mesures, les régions administratives de l’Est, du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, des Hauts-Bassins et du Centre-Est. L’objectif de ces mesures est de réduire les capacités d’action des groupes armés, confie le commandant du COTN, qui appelle les populations à la coopération malgré les désagréments que ces décisions ne manqueront pas de causer sur leur vécu.

Soumana LOURA
Kaceto.net