Pour le Mouvement de la Patrie pour la Cohésion des Burkinabè (MPCB), l’urgence n’est pas dans la réconciliation nationale, mais dans la reconquête du territoire national promise par le président Damiba et le MPSR le 24 janvier 2022.
La polémique sur la non-participation du président Kaboré au sommet des anciens chefs d’Etat à Kossyam le 8 juillet dernier ressemble à du dilatoire.

Les acteurs du coup d’état intervenu au Burkina Faso le 24 janvier 2022 ont justifié ce changement violent par une insuffisance criarde dans la lutte contre le terrorisme. Partant de ce constat, ils ont promis aux populations la restauration de l’intégralité du territoire national. Éprouvées par les conséquences d’une crise sécuritaire difficile depuis quelques années, les populations ont pris acte de ce coup de force en prenant aux mots ses initiateurs qui ont affirmé résoudre de façon efficiente la question du terrorisme.

Plus de cinq mois après l’avènement des nouvelles autorités, le MPSR, le constat objectif qui puisse être fait est la dégradation continue de la situation sécuritaire. La région du Sahel est en passe d’être coupée du territoire. La pression terroriste se fait sentir désormais sur toutes les régions. Le nombre de personnes déplacées internes (PDI) a considérablement accru. Il est même annoncé par certains analystes que l’autorité ne contrôle plus 50% du territoire national.
Il est bien évident que la situation s’enlise davantage. Et devant une catastrophe pareille, aucun Burkinabè ne peut se réjouir de l’état actuel du pays. C’est l’existence du pays même qui est en danger.

Cependant, cette situation ne semble pas inquiéter en premier lieu les "hommes forts" depuis le 24 janvier. Les nouvelles autorités se sont lancées dans un processus tous azimuts de réconciliation nationale, oubliant que leur discours de prise de pouvoir était principalement axé sur le rétablissement de la sécurité.
Tant bien que mal, l’autorité mène une réconciliation élitiste sur une sonorité de remise en cause de décisions de justice. S’il est vrai que la réconciliation est une affaire de tous, toutefois il n’est pas propice de l’imposer par la force aux Burkinabè. Ce qui nous amènent à battre en brèche les propos de certaines officines qui tirent à boulets rouges sur l’ex Président Roch Marc Christian Kaboré pour sa non participation au sommet des chefs d’états du 8 juillet 2022 à Kossyam pour la cause avancée.
À notre sens, l’urgence n’est pas d’incriminer une personne qui n’est plus aux commandes du pays depuis le 24 janvier.
L’urgence est de savoir si les nouvelles autorités sont en phases avec la cause essentielle qui a justifié la prise du pouvoir, c’est à dire la reconquête du territoire national. À suivre de près les réalités du moment, il est certain que les nouvelles autorités éprouvent de la peine à trouver une solution efficace à la situation sécuritaire.

Qu’on se le dise, le dialogue est une action primordiale dont ne peuvent faire fi les filles et les fils de ce pays. Toutefois, il doit été sincère dénudé de tout calcul politicien et pour l’intérêt supérieur de la nation.

Karim OUATTARA
Secrétaire Exécutif du Mouvement de la Patrie pour la Cohésion des Burkinabè (MPCB)