Mis en exploitation en 1959 mais inopérant depuis quelques années, le réseau ferroviaire cogéré par le Benin et le Niger a connu l’usure du temps, obligeant à l’interruption du trafic depuis plusieurs années. Les projets initiés pour sa réhabilitation et son extension sont aussi au point mort.

Le Bénin et le Niger ont signé il y a une semaine, un protocole qui résilie le contrat de concession attribué au groupe français Bolloré relatif à la modernisation et l’exploitation du chemin de fer qui raccordera Cotonou à Niamey (740 km), passant par les villes de Parakou et Dosso.

Entaché de contentieux judiciaires, avec des procédures enclenchées devant les juridictions béninoises et la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale, le contrat avait fait l’objet de décisions ordonnant la cessation de tous les travaux dans le cadre du projet.

Le projet, remporté en 2010 par le groupe Petrolin de l’homme d’affaires Béninois Samuel Dossou-Aworet suite à un appel d’offres international lancé en 2008, a par la suite été rétrocédé en 2013 au groupe Bolloré, notamment à sa filiale dénommée Bénirail, qui a déjà réalisé un tronçon de 143 km de rail.

Le président béninois qui avait initialement proposé en mai 2016, un modèle de gestion du projet sous forme de consortium entre les deux parties en conflit, a ensuite annoncé son intention de les écarter pour le confier à la China Railway Construction Corporation (CRCC). Deux missions de la CRCC diligentées par l’État béninois avaient effectué de mi-juillet 2017 à début août 2017, une étude de faisabilité du projet.

Ces différents épisodes que connaît le projet sans avancées notables ne manquent pas d’affecter la mise en place d’un réseau sous-régional, étant donné que cet axe constitué une section clé de la boucle ferroviaire Lomé-Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan, qui interconnectera sur 3 034 km les États de l’UEMOA.