L’arrestation de 49 militaires ivoiriens à l’aéroport de Bamako par l’armée malienne le lundi 11 juillet dernier, a exacerbé les tensions entre les autorités maliennes et la MINUSMA. Ces tensions ont même poussé le Mali à interdire l’accueil et l’hébergement de forces étrangères au sein de l’aéroport.

Le gouvernement allemand a décidé de suspendre, « jusqu’à nouvel ordre » ses opérations militaires de reconnaissance et ses vols de transport par hélicoptère suite au refus des autorités maliennes d’autoriser un survol ce vendredi 12 août. L’information a été rendue publique par le ministère allemand de la défense via un communiqué publié sur son site internet.

D’après la note d’information, le commandement opérationnel de la force allemande au Mali avait prévu un vol de rotation avec la société Kühne & Nagel, qui devait emmener environ 140 soldats au Mali et en faire sortir une centaine du pays. Mais « ce vol n’a pas obtenu les droits de survol et d’atterrissage », précise le communiqué. Les autorités allemandes affirment pourtant avoir présenté aux nations fournissant des troupes les dispositions d’application temporaires pour la rotation du personnel et fourni aux Nations unies toutes les données et informations nécessaires à l’administration dudit vol.

Dans un communiqué daté du 1er août, Bamako avait demandé à la compagnie Sahel Service Sarl (SAS) d’arrêter l’accueil et l’hébergement des forces armées étrangères dans l’enceinte de l’aéroport international Bamako-Senou et d’expulser celles présentes, dans un délai de 72h, à compter du mardi 02 août. L’information avait même été relayée par la mission allemande dans le pays, précisant que « la rotation du personnel reste suspendue dans un premier temps », mais que des discussions étaient menées par l’ONU en vue de trouver une solution

Selon Berlin, des réunions de concertation entre le gouvernement de transition malien et la mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) avaient abouti à une levée formelle de l’arrêt des rotations. « Une fois de plus, les dirigeants maliens ont refusé à la Minusma des droits de survol. Les actes de Camara parlent un autre langage que ses paroles. Nous devons donc prendre des mesures et suspendre jusqu’à nouvel ordre les opérations de nos forces de reconnaissance et les vols de transport du CH-53 », a accusé la ministre allemande de la défense, Christine Lambrecht.

ECOFIN