"Celui qui dit que l’armée ne monte pas en puissance est un soutien fort des terroriste", propos de Marcel Tankoano, un des leaders du Front de libération nationale (FLN), un regroupement d’une soixantaine d’organisations de la société civile lancé hier 18 août et dont l’objectif est de soutenir la Transition en vue de "la restauration du territoire national".

On connaissait le Front de libération nationale (FLN), le parti fondé en 1954 au Caire, en Egypte par des patriotes algériens pour mener le combat contre l’occupation de leur pays par la France depuis 130 ans, combat qui a débouché sur les accords d’Evian en 1962 et l’indépendance du pays. Voici maintenant le Front de libération nationale (FLN), version burkinabè : un regroupement d’une soixantaine d’associations de la société civile qui se donne pour mission de recouvrer l’intégrité du territoire national largement grignoté par des groupes terroristes.
"Nous avons l’obligation et le devoir de ne pas faillir dans la lutte pour l’intégrité de la terre de nos pères", a lancé Marcel Tankoano, le leader du Front, précisant que que "le FLN est un regroupement salvateur de patriotes témérairement et indéfectiblement déterminés dans la lutte sans merci pour la restauration du territoire national, fusse-t-il au prix du sacrifice suprême".
En attendant d’installer des comités locaux du Front dans les provinces du pays, ses premiers responsables ont invité les autres associations à les rejoindre afin "qu’unis autour de l’action unique des braves FDS, des VDP et des autorités, on parvienne à sonner le glas de l’emprise terroriste et à dresser un cimetière éternel du terrorisme".

Dès leur première sortie, les leaders du Front bandent leurs muscles et décrochent des flèches contre ceux qui, sceptiques, ne croient plus en la capacité du MPSR a bouter les barbares hors du territoire national huit mois après la destitution du président Kaboré.
Pour eux, le Front patriotique qui a vu le jour le 4 août 2022 n’est qu’un regroupement de revanchards de ceux qui ont perdu le pouvoir le 24 janvier 2022.
S’agissant de Burkinabè unis pour une transformation sociale (BUTS), Marcel Tankoano demande à la jeunesse burkinabè de "repousser" cette organisation dirigée par l’ex-ministre de l’Economie et des finances, Rosine Coulibaly. "Quand je la regarde, je veux verser des larmes. Elle avait un salaire de 8 millions par mois mais elle n’a jamais versé des larmes. Pendant ce temps il y avait Solhan, Tanwalbougou, etc.", charge Tankoano. Les animateurs du Front patriotique et de BUTS ne sont que "de vieux politiques qui n’ont plus rien à prouver" et sommés par conséquent " de se retirer ou se taire".
Le FLN ne doute guère. Il y a comme une main invisible qui protège et guide les militaires qui ont pris le pouvoir le 24 janvier dernier. "Ne fait pas un coup d’État qui veut mais qui peut. Vous savez combien de coups d’États étaient en gestation ? Mais Dieu a voulu que ce soit le groupe de DAMIBA qui arrive au pouvoir", expliquent Tankoano et ses camarades, agacés que des Burkinabè remettent en cause la montée en puissance de l’armée dans la lutte contre le terrorisme. "L’armée monte en puissance et ce n’est pas un débat". Celui qui dit le contraire n’est rien d’autre qu’un "soutien fort des terroristes".

Dominique Koné
Kaceto.net