Les organisations internationales et les grands producteurs de Coton, dont le groupe africain composé du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et du Tchad, veulent relancer la filière, source de développement durable. Un appel à l’action reçoit le soutien de l’OMS et d’Afreximbank.

« Le coton est davantage qu’un produit de base. Il ne s’agit pas seulement de transformer la fibre en vêtements ou en textiles d’intérieur. Le coton est un mode de vie et une voie vers le développement durable. » Ces propos sont de Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du commerce international (ITC). Ils ont été tenus lors d’une conférence des partenaires sur le coton organisée conjointement avec l’OMC et la CNUCED, tenue fin juillet, La directrice du CCI a exhorté les donateurs à mobiliser des ressources pour de nouveaux partenariats. En effet, juge-t-elle, la création de partenariats est essentielle pour faire progresser le secteur du coton en Afrique, notamment dans les pays du groupe Cotton-4 (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad).

L’appel à l’action engage les signataires à continuer de chercher des solutions pour les pays du C4 afin d’améliorer leur compétitivité, d’obtenir des rendements plus élevés et une production plu verte, et d’ajouter de la valeur à la fois à la fibre et aux sous-produits.

« C’est un moyen de répondre à des préoccupations de développement plus larges pour promouvoir des emplois décents et des produits respectueux de l’environnement, durables et à un prix équitable. »

Lors d’une cérémonie de signature d’un « Appel à l’action » à laquelle ont participé la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, ainsi que d’autres partenaires et autorités, les pays du groupe Cotton-4 ont salué la promesse de l’Afreximbank de fournir jusqu’à 300 000 dollars de fonds de contrepartie pour soutenir le développement de la chaîne de valeur du coton dans les pays africains entre 2023 et 2024.

« Développer un meilleur coton africain peut réduire l’impact environnemental de la production de textiles et de vêtements et atténuer le changement climatique. À une époque où la durabilité est plus importante que jamais, le coton africain offre une empreinte écologique plus faible que le coton fabriqué ailleurs », a déclaré Pamela Coke-Hamilton.

Soutien aux pays les moins avancés

De son côté, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, considère que les donateurs devraient écouter attentivement les besoins et les priorités des projets présentés par les pays du C4 et d’autres pays les moins avancés afin de pouvoir apporter un soutien concret à la réalisation de ces projets locaux.

Le coton est une culture vitale dans une trentaine de pays africains, générant quelque 1,5 milliard $ de recettes d’exportation, mais le secteur a été durement touché par la pandémie de la Covid-19.

« Les pays moins avancés auront besoin de notre soutien pour mobiliser les ressources financières et techniques dont ils ont besoin afin que les millions de personnes dont les moyens de subsistance dépendent de ce secteur puissent envisager une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles. »

Selon une étude de l’OMC, bien que la production de coton ait depuis rebondi pour atteindre les niveaux d’avant la pandémie dans de nombreux pays moins avancés, le PIB par habitant a d’abord chuté de 2,1 % en moyenne dans dix d’entre eux. Les exportations de coton ont également chuté de 34 % en moyenne en valeur – ce qui correspond à une perte de 500 millions $ de recettes d’exportation.

De nouveaux partenariats dynamiques

« Les décideurs politiques devraient viser à stimuler durablement la productivité, à renforcer la compétitivité et à ajouter de la valeur aux produits du coton pour renforcer la résilience aux chocs futurs », a conclu Ngozi Okonjo-Iweala.

Développer un meilleur coton africain peut réduire l’impact environnemental de la production de textiles et de vêtements et atténuer le changement climatique.

« Avec l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine, l’Afrique doit embrasser l’industrialisation et engager pleinement son capital humain et son artisanat unique dans ce secteur », considère de son côté Babajide Sodipo, directeur principal d’Afreximbank. « Le secteur du coton et du textile offre une occasion de favoriser le contenu et l’identité africains. »

Durant cette conférence, Teresa Moreira, de la CNUCED, a appelé les gouvernements et les partenaires de développement à redoubler de soutien aux projets relatifs au coton et à ses sous-produits, afin de créer de nouvelles sources de revenus pour les agriculteurs.

Escipión Oliveira, secrétaire générale adjointe du Secrétariat des ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), a appelé à soutenir d’urgence les demandes de financement de projets présentées par les pays africains producteurs de coton, introduites par des ministres et des hauts fonctionnaires du commerce du C4.

Enfin, les ministres du coton ont souligné les défis auxquels ils sont confrontés, notamment l’insécurité alimentaire et le changement climatique. Les difficultés d’accès au financement et à l’information empêchent également les petits agriculteurs d’améliorer leur production de coton et de participer au commerce international, ont-ils déclaré. Tel a été le cas du ministre tchadien du commerce et coordinateur de Cotton-4, Ali Djadda Kampard, et du ministre malien de l’Industrie et du commerce, Ould Mohamed.

Les chefs des trois agences ont lancé un « Appel à l’action » sur le coton, qui reconnaît les défis qui empêchent les PMA producteurs de coton d’être compétitifs. L’appel à l’action engage les signataires à continuer de chercher des solutions pour les pays du C4 afin d’améliorer leur compétitivité, d’obtenir des rendements plus élevés et une production plus verte, et d’ajouter de la valeur à la fois à la fibre et aux sous-produits.

Le document reste ouvert à la signature avant la Journée mondiale du coton, le 7 octobre 2022.

Le Magazine de l’Afrique