Le chef d’Etat major des armées a été contraint de présenter hier dimanche, dans un communiqué, ses plates excuses aux populations du quartier de Dapoya, après que des militaires se soient livrés dans la nuit de samedi à des actes de violence contre elles. Munis de cordelettes, ils s’étaient pris aux citoyens qui devisaient calmement sur l’Avenue 56 et aux usagers de la voie qui avaient eu la malchance de se trouver sur cette portion.
Ces militaires, qui déshonorent la tenue qu’ils portent, voulaient, parait-il, venger ainsi un camarade, un sapeur-pompier-, qui avait été froidement abattu sur cette même voie dans la nuit de vendredi par deux individus juchés sur une moto.
Autrement dit, ces hommes qui sont sensés incarner la loi, la faire respecter, au besoin par la force, ont agi contre le droit, en justiciers.
Ce n’est pas la première fois que des militaires se livrent à de telles honteuses scènes dans notre pays. Récemment, à Kaya, des militaires avaient sauvagement bastonné des policiers municipaux pour là aussi, venger un de leurs camarades qui avait pris des libertés avec le code de la route.
Certes, la hiérarchie de l’armée a condamné ces agissements, présenté ses excuses aux populations et assuré que des investigations sont lancées contre les auteurs de ces comportements qui sont aux antipodes des valeurs d’une armée qui se veut républicaine. Dont acte ! Mais le bon sens recommande de se méfier de celui qui vous a une fois trompé. L’opinion burkinabè est maintenant coutumière de ces engagements qui n’ont hélas, jamais abouti. Il faut séparer le bon grain de l’ivraie et éviter l’anathème général contre une institution qui regorge pourtant de patriotes sincères, dévoués corps et âme à la protection des personnes et de leurs biens.
Les hors la loi qui ont brutalisé les citoyens sur l’avenue 56 doivent être sévèrement punis. Pour l’exemple. Et pour conjurer la récurrence de ces écarts d’une minorité anti-modèle.

Kaceto.net