Le vote pour la primaire de la droite et du centre qui s’est déroulé hier 20 novembre a donné des résultats inattendus : la victoire écrasante de François Fillon, la déception chez Alain Juppé, l’élimination au Kärcher de Nicolas Sarkozy et le score microscopique de Jean-François Copé

Comme aux Etats-Unis récemment lors de la présidentielle où, déjouant les sondages, Donald Trump a battu à plate couture Hilary Clinton, en France, François Fillon a créé la surprise en arrivant largement en tête de la primaire de la Droite et du Centre. Le scrutin vise à choisir le candidat à la présidentielle de 2017. Les sondages ont encore tout faut. Alors que depuis des mois, le maire de Bordeaux Alain Juppé caracolait en tête des intentions de vote, c’est finalement le député de Paris et ancien premier de Nicolas Sarkozy, François Fillon qui est largement arrivé en tête avec 44,2% des suffrages, loin devant Alain Juppé qui totalise seulement 28,6%, suivi de l’ancien président Nicolas Sarkorzy (20,6%). La seule femme en lice, Nathalie Kosciusko-Morizet arrive en quatrième position avec 2.6%, devant l’ancien ministre de l’agriculture de Villepin, Bruno Le Maire (2.4%), Jean-Frédéric Poisson (1.5%) et le dernier de la classe, Jean-François Copé, maire de Meaux avec 0.3%.
Le second tour opposera donc la semaine prochaine les deux anciens premiers ministres, avec un net avantage pour Fillon, qui part avec 15 points d’avance sur son challenger. Mais un fidèle du maire de Bordeaux se veut optimiste, rappelant que François Fillon "a pris 30 points en quinze jours".
Reste que celui que Jacques Chirac considère comme étant "probablement le meilleur d’entre nous" fait face à un adversaire qui a reçu le soutien du troisième et du quatrième. Pour l’instant, seule Nathalie Kosciusko-Morizet a officiellement annoncé son ralliement à la candidature de Juppé, un peu juste pour espérer renverser la tendance.
Quant à Nicolas Sarkozy, c’est la fin des illusions, lui qui espérait rebondir et briguer la magistrature suprême en 2017. La douche froide. Kärchérisé. Non seulement il a été battu au plan national, mais aussi et surtout, suprême humiliation, dans les hauts-de-Seine, son fief électoral, où il arrive troisième avec seulement 15,1% des suffrages, derrière Alain Juppé à 32,8% et François Fillon à 44,5% !
Grand rival de Juppé, il a annoncé qu’il votera Fillon au deuxième tour, estimant être plus proche de lui.
Dans un discours qui sonne comme un requiem de sa carrière politique, celui qui, du haut de ses 1,51m avait déclaré à Dakar en 2007 que "l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire" a rendu hommage à son épouse, Carla, et à ses enfants "qui ont le courage de vivre avec un homme qui déchaîne autant de passions" avant de lancer un "au revoir" à la foule venue l’écouter. "Sans tristesse et amertume", a t-il précisé.
Les électeurs de la droite n’ont pas pris le risque d’exposer leur pays à un nouvel accident démocratique

Joachim Vokouma
Kaceto.net