Assiste t-on enfin à une volonté affichée de dépolitiser l’administration publique burkinabè ? C’est en tout cas ce que donne à croire le projet de loi adopté hier en conseil des ministres présenté par le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale. Réclamée depuis des années par les citoyens, l’adoption de cette loi devrait permettre de "réduire les influences négatives de la politique sur le fonctionnement de l’Administration publique et à renforcer la promotion par le mérite".
Alors que la loi fondamentale garantit la neutralité de l’administration publique, on assiste hélas à des pratiques qui sont aux antipodes des valeurs républicaines. Dans l’administration burkinabè, se créent des "regroupements politiques et régionalistes dans les services", des cellules de partis politiques dans les services ainsi que de faveurs et promotions sans compétences, fondées sur l’appartenance politique ou régionaliste". Toute chose qui foule au pied l’égalité des Burkinabè dans l’accès aux postes dans la fonction publique et à un service de qualité.
L’adoption de cette loi par l’Assemblée législative de transition qui va proscrire "dans l’administration publique les signes ostentatoires d’appartenance politique" sera l’aboutissement d’un combat mené par les organisations de la société civile et des personnes ressources pour faire valoir la méritocratie et le travail bien dans la fonction publique burkinabè.

Kaceto.net