Le Burkina Faso compte plus de 2 millions d’utilisateurs mensuels de Facebook contre 46 mille pour Twitter, a indiqué vendredi le ministre en charge de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo qui rappelle que la loi punit les fausses informations et la publication de certaines informations sécuritaires.

« Il n’y a pas de textes spécifiques sur la régulation des réseaux sociaux au Burkina Faso. Toutefois, le Code pénal modifié en 2019 contient un certain nombre de dispositions répressives sur les publications des fausses informations (fake news) et la publication d’informations sécuritaires (position des FDS, attaque en cours, scène de crimes terroristes, etc) », a rappelé le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo, cité lundi par le quotidien Sidwaya.

Ce dispositif vient compléter le Code pénal de 2018 et donne de la matière pour réprimer certains comportements contraires à la règlementation sur les réseaux sociaux, a-t-il indiqué.

Jean Emmanuel Ouédraogo répondait à une question orale, à l’occasion de la première action de contrôle de l’action gouvernementale par l’Assemblée législative de Transition (ALT).

Le ministre a en effet expliqué que Internet est définitivement entré dans les habitudes des Burkinabè avec environs 6 millions d’utilisateurs recensés en janvier 2022 selon le site Data Reportal, dont 2,05 millions d’utilisateurs actifs par mois sur Facebook, 170 400 sur Instagram, 250 000 sur LinkedIn et 46 000 sur Twitter ; et cela n’est pas sans conséquences.

Ces dernières années la violation des droits des personnes a pris de l’ampleur sur Internet avec notamment les atteintes à l’honneur et à la dignité des personnes, les publications d’informations stratégiques ou de nature sécuritaire et incitation de troubles à l’ordre publique, les cas de publication de fausse nouvelles ; celles incitant à la haine et à la violence, les atteintes aux données personnelles sur les réseaux sociaux, a-t-il fait savoir.

A cet effet M. Ouédraogo a présenté une série de textes spécifiques qui peuvent être convoqués pour réprimer les infractions commises sur les réseaux sociaux à l’ALT.

Pour lui, le Burkina Faso dispose d’un cadre juridique étoffé et d’un cadre institutionnel adapté à la gouvernance des médias et réseaux sociaux ainsi que de ressources humaines qualifiées pour assurer la gouvernance du secteur.

Toutefois, le ministre reconnait des insuffisances inhérentes à la régulation des contenus de ces réseaux sociaux que sont la faible identification des utilisateurs, l’absence de datacenter, la faible collaboration avec les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), la difficulté de géolocaliser des internautes qui utilisent les Virtuel private Network (Réseau privé virtuel ou VPN).

Pour y remédier, il a recommandé aux députés la relecture de la loi sur l’audiovisuel et des lois sur la presse et la ratification du protocole de Malabo sur la cybercriminalité et la protection des données à caractère personnel.

Aussi, Jean Emmanuel Ouédraogo a recommandé les actions de sensibilisation et de communication pour une utilisation responsable des réseaux sociaux car, dit-il l’ignorance étant la mère de tous les maux.

Agence d’information du Burkina