Bien qu’elle n’ait pas encore retrouvé ses performances pré pandémiques, l’industrie africaine de l’accueil et de l’hôtellerie se caractérise par un fort potentiel de croissance. Ses recettes devraient croître à un taux annuel moyen de 8,68 % au cours des cinq prochaines années.

90% des acteurs de l’industrie de l’accueil et de l’hôtellerie en Afrique sont optimistes quant aux perspectives du secteur en 2023 et 2024 malgré les défis auxquels ils font face, selon un rapport publié fin janvier dernier par le cabinet de conseil Moore et l’agence de communication événementielle Dmg Events.

L’édition 2023 du « Hotel and Hospitality Industry Confidence Index » se base sur une enquête réalisée auprès de 315 acteurs de l’industrie (hébergement, restauration, cafés, bars, agences de voyages, traiteurs, sociétés de catering, agences spécialisées dans l’organisation d’événements etc.) dans 17 pays africains dont l’Egypte, l’Ethiopie, le Nigeria, la RD Congo, la Tanzanie, le Kenya et l’Afrique du Sud.

Cette enquête révèle que 10% seulement des professionnels du secteur se déclarent incertains ou pessimistes quant à l’avenir en 2023 et 2024.

A plus court terme (au cours des six prochains mois), 82% des sondés se disent optimistes pour l’avenir alors que 11 % sont pessimistes et 7 % incertains.

Le rapport souligne d’autre part que 41,08 % des acteurs de l’industrie de l’accueil et de l’hôtellerie pensent que les perturbations de leurs activités liées à la pandémie de Covid-19 dureront encore moins de 6 mois.

Dans ce même cadre, 62,66% des sondés déclarent qu’ils appliquent encore des mesures de prévention et de protection contre le coronavirus, notamment l’utilisation des équipements de désinfection, la distanciation sociale, les certificats de vaccination obligatoires et le contrôle de la température corporelle. Une tendance claire à l’intégration de ces mesures sur le long terme existe, 45,57 % des professionnels interrogés ayant l’intention de les mettre en œuvre de manière permanente.

Salaires réduits, chômage technique et licenciements

L’enquête fait également ressortir que les entreprises du secteur sont encore touchées par la pandémie au niveau de l’emploi. Près de 41% des acteurs sondés ont déclaré que leurs employés travaillaient toujours avec des salaires réduits. 9,81% prévoient de licencier une partie du personnel, 28,80% l’ont déjà fait, 4,11% ont mis des employés au chômage technique tandis que 16,77% seulement n’ont pas été affectés.

Appelés à comparer leurs revenus en 2022 aux ceux de 2019, environ 85 % ont indiqué que leurs recettes n’ont atteint que 10% à 60% des niveaux prépandémiques. 10,51 % ont révélé que leurs revenus se situent à entre 70 et 90 % des niveaux de 2019 et un petit pourcentage de répondants (4,46 %) ont estimé que leurs revenus en 2022 étaient identiques à ceux de 2019, voire supérieurs.

En ce qui concerne les investissements, 65,81 % des acteurs de l’industrie de l’accueil et de l’hôtellerie n’envisagent pas des dépenses d’investissement à court terme alors que 34,19 % comptent sortir le chéquier.

L’écrasante ceux qui envisagent d’investir prévoient de dépenser moins de 62 500 dollars et une très faible proportion (3,11 %) envisage de dépenser plus de 1,25 million de dollars.

À moyen et à long terme, cette situation change de manière significative avec 57,37% des entreprises qui prévoient d’investir. Toutefois, la majorité ces entreprises n’investiront toujours que moins de 62 500 dollars.

Le rapport souligne par ailleurs que l’industrie africaine de l’accueil et de l’hôtellerie se caractérise par un fort potentiel de croissance malgré les effets néfastes et persistants de la crise sanitaire, notant que les recettes du secteur devraient croître à un taux annuel moyen de 8,68 % au cours des cinq prochaines années pour atteindre 13,80 milliards de dollars en 2027.

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