En différé, les militants de l’Association des professionnels et acteurs du froid et la climatisation (APFC) ont célébré le 10 mars 2023, la Journée internationale des droits de la femme en assurant la maintenance des climatiseurs de la Direction centrale de l’action sociale des blessés en opération (DCASBO), dans le camp Sangoulé Lamizana.
Dix mars 2023. Il est dix (10) heures dans la cour du Camp Sangoulé Lamizana de Ouagadougou. Un groupe d’automobilistes vient de franchir le portail d’entrée après avoir décliné leur identité à la sentinelle. C’est là que les membres de l’Association des professionnels et acteurs du froid et la climatisation (APFC) se sont donné rendez-vous pour célébrer en différé et utilement, la Journée internationale des droits de la femme. Encore quelques minutes pour attendre les retardataires, puis le cortège s’ébranle avec en tête, Halimatou Sawadogo, aujourd’hui en tenue civile, vers la Direction centrale de l’action sociale des blessés en opération (DCASBO).
C’est ici que toutes les affaires sociales des forces armées sont traitées. « On s’occupe entre autres, des dossiers de nos camardes accusés d’être des auteurs de grossesses non désirées ou qui refusent de reconnaitre la paternité de l’enfant né d’une union hors mariage », explique un cadre de la DCASBO. Mais avec la guerre que les hordes terroristes ont déclarée à notre pays, le service social est en surrégime. On y accueille les militaires et les VDP blessés sur les différents théâtres d’opération, et plus douloureusement, les familles de ceux qui, hélas, sont tombés sur le champ d’honneur. C’est ici aussi que les dons de toute nature au profit des familles des victimes du terrorisme sont rationnés.
Conduite par son président Elie Ouédraogo, l’équipe de l’APFC est reçue par le directeur de la DCASBO, le Colonel-major Kambou Sié Remi, un officier supérieur d’une remarquable courtoisie. Il souhaite la bienvenue à ses invités du jour et dit apprécier à sa juste valeur, leur décision d’assurer, pour quelques heures, la maintenance des climatiseurs de la Direction. Un acte de solidarité qui « nous rassure et nous donne du courage pour faire face aux problèmes qui nous sont en permanence posés », explique-t-il. Car ici, on vit au quotidien, toute la laideur de la guerre. A la DCASBO, les victimes de la guerre, ce ne sont pas des chiffres, mais des visages. Des familles qu’il faut accueillir, leur expliquer les circonstances dans lesquelles leur parent est tombé en défendant l’intégrité du territoire et la sécurité des Burkinabè, puis ce que prévoit la loi en pareille circonstance. Un exercice qu’il faut conduire avec délicatesse et devoir parfois faire face à toutes sortes de réactions. L’autre jour, il a eu recours à des psychologues pour prendre en charge un vieux dont le beau-fils est tombé les armes à la main.
Prenant la parole, Elie Ouédraogo explique le sens de l’activité que l’APFC s’apprête à mener. « Dans cette guerre, chaque Burkinabè a un rôle à jouer », explique-t-il, et nous en tant qu’acteurs du froid et la climatisation, nous avons décidé d’assurer la maintenance des climatiseurs du service social afin d’offrir du confort au personnel, aux malades et aux blessés. »
Dans le livre d’or qu’elle a signé, la secrétaire chargée du Genre de l’Association, Olivia Yaro a indiqué que « c’est un devoir patriotique pour nous membres de l’APFC de témoigner notre solidarité et notre soutien aux Forces de défense et de sécurité et aux Volontaires pour la défense de la patrie qui se battent sur les différentes théâtres d’opérations. C’est notre 8 mars à nous ».
La maintenance qui débuté aux environs de 11 heures, s’est achevée vers 15 heures et a permis d’offrir une « impeccable toilette » à 23 appareils climatiseurs au grand bonheur des pensionnaires de la DCASBO.
Dominique Koné
Kaceto.net
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