Le comité F-SYNTER du Lycée Municipal de Manga tire la sonnette d’alarme sur la légèreté avec laquelle l’administration de l’établissement traite les dossiers du baccalauréat 2023
Le mercredi 16 mars, nous apprenions que les dossiers de nos candidats au Baccalauréat au nombre de 125, constitués des deux classes de série A4 et une classe en série D que compte le lycée ne sont toujours pas acheminés pour dépôt. Pourtant la note n°000104/MENAPLN/SG/DGEC/DEB datée du 03 février 2023, la direction de l’examen du Baccalauréat fixait les délais de clôture des inscriptions 2023 au 10 mars 2023 à 16 heures 30 minutes. Le comble, ces dossiers ont été à la Direction Provinciale des Enseignements Post-primaire et Secondaire du Zoundwéogo mais ont été rejetés pour manque de quittance de paiement des frais de dossiers. Et ce, malgré que l’ensemble des élèves de ces trois classes s’est acquitté de ces frais.
Le 17 mars, le bureau du comité F-SYNTER se réunissait pour échanger autour de cette information et au regard de la gravité de celle-ci, il a décidé de rencontrer le chef d’établissement pour comprendre davantage. Malheureusement, Madame le Proviseur nous confirmera ces informations. On apprendra même que les dossiers ont été rejetés, avec à l’appui, une note du service des examens et concours de la Direction Provinciale des Enseignements Post-primaire et Secondaire du Zoundwéogo expliquant que la raison du rejet est l’absence de quittance de paiement des frais de dossiers. Cette note signée de Monsieur Romaric DOULKOM, chef de service des examens et concours scolaires, date du 09 mars 2023.
Anne Marie Sawadogo, Proviseur du Lycée, nous expliquera que celui qui était chargé de faire le versement des frais qui s’élèvent à un million huit cent soixante et quinze milles franc CFA (1875.000 FCFA) représentant les 125 dossiers des élèves est le sieur SAWADOGO Adama, Conseiller Principal d’Education (CPE) mais ce dernier dit avoir dépensé l’argent et n’en dispose plus. A nos questionnements pour savoir comment cela pouvait-il arriver, on comprendra très vite que c’est ce dernier qui a été commis pour encaisser l’argent des mains des élèves et les a délivré ses propres reçus. Et même, les élèves témoignent, avec reçu à l’appui, avoir chacun versé la somme de seize mille cent franc CFA (16100 FCFA) auprès du CPE.
Les questions que l’on se pose, comment peut-on autoriser un agent qui n’est pas formé pour gérer des ressources financières à jouer le rôle de l’intendant pendant que l’établissement en dispose ? Comment l’intéressé a pu avoir les 125 fiches au complets à la Direction Provinciale sans payer la moindre somme alors que le protocole mis en place dans la même direction exige la présentation de la quittance de paiement des frais avant l’obtention de ces dites fiches ? Comment l’intéressé a pu cesser service et avoir son document sans que Madame le Proviseur n’ait pris la pleine mesure de se rassurer que les dossiers dont il a la charge n’ont pas de problème ? A noter que l’intéressé a cessé service au Lycée deux jours avant la fin de la date de clôture des dépôts pour son école après admission à un concours professionnel. A noter également qu’avant de partir, il a remis les dossiers à Madame le Proviseur. Y’aurait-il une complicité au Lycée comme à la DPEPS ?
Au regard de la gravité de la situation, les travailleurs du Lycée se sont retrouvés en Assemblée Générale extraordinaire le lundi 20 mars 2023 à 09h45mn pour analyser la situation. Des informations recoupées, les dossiers des élèves étaient toujours au service Vie Scolaire du Lycée au matin du 20 mars soit 10 jours après la clôture officielle des dépôts de dossiers. Cette Assemblé Générale a décidé de suspendre immédiatement les activités pédagogiques en guise de pression pour obtenir l’enrôlement des élèves sur la liste de candidature. Elle a instruit également le comité de faire une déclaration publique étant donné que le problème est devenu public puisqu’on en parle sur les réseaux sociaux et cela ternit l’image de l’ensemble des acteurs du Lycée.
Le lendemain 21 mars, le Directeur Provincial initiera une rencontre d’urgence à 07h15 minutes avec pour participants le comité F-SYNTER du Lycée, la Coordination Provinciale F-SYNTER du Zoundwéogo, l’administration du Lycée et une équipe de la Direction Provinciale. De cette rencontre, le Directeur Provincial nous informera que le problème des dossiers est désormais chose réglée et que les dossiers sont revenus dans les locaux de la DPEPS. La F-SYNTER demandera à la DPEPS de notifier cette information par écrit pour rassurer les acteurs sur le terrain vu que le rejet a été accompagné d’une note. Mais hélas, ce dernier dira qu’il n’est pas en mesure de le faire et demande de lui croire sur parole.
Pour la F-SYNTER, cette façon cavalière de gérer l’établissement avec autant de légèreté et de manque de sérieux n’est guère une surprise et s’inscrit dans la logique de mauvaise gestion décriée depuis des années. Mais elle ne s’imaginait pas que même le traitement des dossiers d’examens des scolaires qui, peinent même à réunir le minimum au regard de la situation nationale, pouvait aussi faire l’objet de détournement.
Un autre problème que vit le Lycée dont l’assemblée a fait cas, c’est la question des bulletins de notes du premier trimestre. Trois (3) mois après la fin du premier trimestre, les bulletins ne sont toujours pas disponibles.
En effet, le conseil du premier trimestre qui devrait se tenir en décembre avant les congés n’a pu se tenir pour des raisons qui sont imputables à la direction de l’établissement. Et c’est le 25 janvier au retour des congés que le conseil a eu lieu. Même avec ce grand retard, Madame le Proviseur a pris presque deux mois pour le cachetage des bulletins de notes. Là aussi, il a fallu une pression de la part des acteurs pour que ces bulletins sortent du bureau de Madame le Proviseur avec beaucoup d’irrégularités tant sur les identités que sur les notes. Au 23 mars 2023 pendant que le deuxième trimestre a pris fin, les élèves et les parents d’élèves ne sont toujours pas en possession des bulletins du premier trimestre. Et le conseil du deuxième trimestre ne peut se tenir parce que la moyenne du premier trimestre doit figurer sur les bulletins du deuxième selon la conception du logiciel.
Tous ces comportements sont une suite logique de la mauvaise gestion. L’année scolaire 2021-2022, la situation avait obligé le comité à adresser une lettre au Directeur Provincial des Enseignements Post-primaire et Secondaire du Zoundwéogo le 06 mai 2022 dans laquelle les camarades dénonçaient la mauvaise gestion financière, la mauvaise gestion des manuels scolaires où l’établissement percevait les frais des manuels scolaires chez la plupart des élèves sans tenir compte du stock disponible dans l’établissement, les difficultés de collaborations où souvent Madame le Proviseur tente d’imposer le représentant de la structure syndicale aux instances du COGES à la place du comité F-SYNTER, la gestion administrative même de l’établissement où les travailleurs pouvaient passer deux à trois semaines sans voir leur Proviseur au Lycée pourtant difficile voire impossible à joindre au téléphone…. Au moment de l’envoi de cette lettre du 06 mai 2022, la situation était déjà suffisamment grave.
La gestion de la crise et la réponse à notre lettre nous laissent penser que l’administration du Lycée a été encouragée dans cette mauvaise gestion de l’établissement. En effet, en nous informant qu’il a effectué un contrôle par lettre du 16 août 2022, Monsieur Issiaka SON, le DPEPS Zoundwéogo déclare dans un passage de cette lettre pleine de contradictions ceci : « … Au regard de tout ce qui précède et se fondant sur le procès-verbal de contrôle et de vérification, la gestion financière tant dans la forme que dans le fond n’a pas connu d’incrimination. Autrement dit, les principes de la légalité, la régularité ainsi que la moralité des dépenses dans leur application n’ont connu aucune irrégularité ou de violation de textes en la matière. Cependant des insuffisances ont été relevées et des recommandations faites afin que la gouvernance financière soit conforme à l’orthodoxie de gestion financière. »
Il a fallu un autre contrôle deux mois plus tard après cette réponse et cette fois de l’Inspection Technique de Service du Ministère pour que l’administration du Lycée s’exécute sur certains problèmes.
Malgré les multiples interpellations tant pendant les rencontres que lors des audiences, on ne constate pas de changement dans la façon de gérer l’établissement et ses acteurs. Entre la direction de l’établissement et les acteurs sur le terrain notamment les partenaires sociaux que nous sommes, la collaboration devient de plus en plus difficile. Madame le Proviseur perçoit toute critique de sa gestion comme celle dirigée contre sa personne et ne tarde pas à diaboliser les camarades porte-paroles de la structure.
Le comité F-SYNTER du Lycée Municipal dans sa mission de veille citoyenne pour la bonne gestion administrative et financière de l’établissement et pour l’amélioration des conditions de travail et d’études des acteurs :
•prend l’opinion publique à témoin de ce qui se passe au Lycée municipal de Manga ;
•dénonce la complicité de cette mauvaise gestion de l’établissement par la hiérarchie du lycée ;
•Condamne cette mauvaise gestion des dossiers du Baccalauréat par le Lycée et l’attitude complice de la hiérarchie qu’est la Direction Provinciale ;
•exige le traitement diligent des dossiers de candidature du Baccalauréat 2023 de nos élèves et la sanction des auteurs et complices de ce détournement des frais de dossiers.
Le comité F-SYNTER du Lycée Municipal de Manga
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