Absente de l’espace public depuis plus d’une année en raison d’une crise qui a frappé le bureau exécutif, l’Union nationale des associations des parents d’élèves du post-primaire, du secondaire et du supérieur du Burkina (UNAPES-B) a signé un nouveau départ à l’occasion d’une conférence de presse qu’elle a animée hier 13 avril.
Une occasion pour la faitière des parents d’élèves de dévoiler sa nouvelle stratégie pour une école résiliente dans un contexte de crise

"L’UNAPES-B is Back". Hier 13 avril, le président de l’Union nationale des associations des parents d’élèves du post-primaire, du secondaire et du supérieur du Burkina (UNAPES-B), Hector Ouédraogo était face à la presse nationale pour non seulement évoquer l’épilogue de la crise qui a secoué la faîtière des parents d’élèves depuis septembre 2021, mais aussi et surtout, annoncer le nouveau départ en levant un coin du voile de sa nouvelle stratégie pour une école résiliente dans un contexte de crise sécuritaire.
Les attaques terroristes dont notre pays est victime depuis 2016 perturbent le fonctionnement du système éducatif, avec notamment la fermeture de nombreuses structures éducatives, privant ainsi des centaines de milliers d’enfants burkinabè du droit à l’éducation et à la formation.
Selon le rapport mensuel du Secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, à la date du 31 mars 2023, une structure relevant du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, le nombre de structures éducatives fermées est passé de 6134 à 6334, soit une hausse de 200 structures comparativement au mois précédent.
Le cumul des fermetures représente environ 23,90% des structures éducatives au Burkina Faso. Conséquences : 1 089 732 élèves dont 529 095 filles (48,55%) contre 1 050 172 élèves au mois de février 2023 dont 510 331 filles en sont affectés sur l’ensemble du territoire national.
S’agissant des enseignants, 32 232 étaient affectés par les fermetures à la fin du mois de mars dont 10 105 femmes (31,35%).
Dans plusieurs régions du Burkina, les groupes terroristes s’en sont pris avec une rare violence aux structures éducatives, détruisant les écoles, les équipements et les matériels. Pis, des enseignants ont été violentés, voire assassinés.
Face à cette situation pour le moins alarmante, l’heure est à la mobilisation générale et l’UNAPES-B, qui est présente dans les régions du Burkina, entend jouer sa partition dans la recherche de solutions à la crise.
Face à la presse, le président de l’UNAPES-B, Hector Ouédraogo, qui était assisté par le Trésorier adjoint Eric Ouédraogo, a dévoilé la nouvelle stratégie la faîtière des parents d’élèves et d’étudiants pour faire face aux défis engendrés par la crise sécuritaire. Elle compte ainsi assurer une fonction de veille, de prospective et de communication dans le domaine de l’éducation en situation d’urgence, faire le plaidoyer auprès des partenaires pour la mobilisation des ressources au profit de l’éducation en situation d’urgence, initier des partenariats avec les acteurs publics et privés pour l’éducation en situation d’urgence et apporter une assistance au personnel de l’éducation en situation d’urgence.
Ce n’est pas tout. L’UNAPES-B va également développer une chaîne de solidarité entre les élèves et les étudiants en situation d’urgence, contribuer aux campagnes d’information et de sensibilisation contre l’extrémisme violent et éviter que les jeunes ne basculent dans une voie sans issue qu’est le terrorisme.
Pour Hector Ouédraogo, les résultats de cette stratégie ne seront atteints que l’implication des parents d’élèves et d’étudiants dans le fonctionnement des Associations de parents d’élèves (APE) dans les établissements. "Tous ensemble unis avec l’UNAPES-B nous pourrons apporter efficacement notre contribution à l’effort de guerre par une assistance à nos apprenants en situation d’urgence. Sans oublier, bien évidemment les défis habituels auxquels nous faisons face depuis des années avec plus ou moins de succès", a t-il indiqué.
Depuis septembre 2021, l’UNAPES-B est paralysée par une crise interne, son président ayant été accusé de malversations financières par certains membres du bureau exécutif. (https://kaceto.net/spip.php?article11414)
L’affaire qui a été portée devant les tribunaux, a finalement connu son épilogue judiciaire le 17 février 2023 ( https://kaceto.net/spip.php?article12813).
Les nuages se sont dissipés depuis cette date et le président actuel qui est à son second et dernier mandat entend relancer les activités de l’UNAPES-B dans esprit, dit-il "d’ouverture, d’inclusion et de réconciliation avec les dissidents".

Dominique Koné
Kaceto.net