Une réunion du Comité mixte ivoiro burkinabè a évalué, vendredi, à Abidjan la situation humanitaire des personnes déplacées du Mont Péko dans l’extrême ouest ivoirien en vue de la mise en place d’un Comité technique pour examiner les dispositions pratiques à prendre.

« Il s’est agi pour les deux parties de faire le point de la situation humanitaire des personnes déplacées, de mettre en place un comité technique et d’examiner les dispositions pratiques de la mission mixte à venir », rapporte une note d’information qui nous a été transmise, dimanche.

La Ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de l’indemnisation des victimes Pr Mariatou Koné, a salué la mobilisation des ministères et fait le point de la situation humanitaire post évacuation et les actions en cours.

« Ce que je peux dire de la situation humanitaire dans le Mont Péko, dans les alentours du Mont Péko, elle est en train d’être jugulée par le gouvernement ivoirien accompagné de ses partenaires », a déclaré Pr Koné, mettant en relief la distribution alimentaire en cours.

A ce propos, elle a souligné que « c’est une distribution alimentaire avec la participation de la Côte d’Ivoire et de ses partenaires mais, il y a d’autres activités qui sont menées,au niveau sanitaire, au niveau de l’hygiène, au niveau de la santé de la reproduction, et de façon globale, le processus est en cours et c’est un processus qui est fort apprécié par les populations affectées ».

L’Ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire Mahamadou Zongo a pour sa part remercié le gouvernement ivoirien pour les efforts consentis pour gérer de manière pacifique l’évacuation du parc national du Mont Péko.

Auparavant, il avait indiqué que les lois du pays d’accueil doivent être respectées, car selon lui, au Burkina Faso également, "on n’entre pas de manière illégale dans les forêts classées".

Jeudi, 750 millions de vivres ont été remis à Michelkro aux populations déplacées et riveraines en présence de Aïchatou Mindahoudou, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire et Abdou Dieng ,Directeur régional du programme alimentaire mondial pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

La Côte d’Ivoire est confrontée au problème de l’occupation illicite des forêts classées, parcs et réserves. Cette situation est tributaire des crises sociopolitiques et militaires que le pays a connues.

Le parc national du Mont Péko, situé dans la région du Guémon et du Tonkpi (District des Montagnes) à l’ouest du pays, n’a pas été épargné, avec pour conséquence la dégradation de la biodiversité.

En vue de lutter contre la déforestation du Mont Péko et de préserver l’environnement, le Comité de Coordination Elargi (CCE) présidé par la Ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de l’indemnisation des victimes a élaboré un plan d’actions pour l’évacuation de la réserve en collaboration avec les agences du Système des Nations Unies et les ONG.

La mesure d’évacuation a été prise par le Gouvernement en Conseil des Ministres, le 07 juillet dernier. Elle a été exécutée sur le terrain par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), sous la supervision du Comité Local de Gestion (CGL) présidé par le Préfet de la Région du Guémon, Préfet du département de Duekoué et l’assistance des acteurs humanitaires locaux.

Depuis 2013, on estime à 52 000 le nombre de personnes déplacées dans le district des Montagnes, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dont environ 25 000 sont des personnes récemment déplacées. Elles ont été accueillies dans 28 localités (villages et camps) proches du parc naturel du Mont Péko, dans les départements de Bangolo et de Duékoué.

Cet afflux massif de populations, exerçant une forte pression sur les populations hôtes, constitue un défi non seulement humanitaire mais aussi pour le maintien de la cohésion sociale.

Un comité mixte ivoiro burkinabè effectuera une mission dans les prochaines semaines pour évaluer la situation post évacuation du parc national du mont Péko ainsi que des risques associés à court, moyen et long terme conformément aux recommandations du cinquième Traité d’amitié et de coopération qui s’est tenu le 31 juillet dernier à Yamoussoukro.

Situé dans l’extrême ouest de la Côte d’Ivoire, le Parc national du Mont Péko, d’une superficie de 36.000 ha, fait partie des huit parcs nationaux de la Côte d’Ivoire.

Il est renommé pour sa végétation et sa faune qui sont importantes et variées. Ce parc a été illégalement occupé par des populations à majorité des burkinabè pendant la décennie de crise militaro-politique (2002-2011) qu’a connue le pays.

APA
Kaceto.net