L’adoption d’une monnaie commune aux BRICS devrait être évoquée lors du Sommet des chefs d’Etat de cette coalition de pays émergents, prévu en août prochain en Afrique du Sud.

Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) discutera de la faisabilité de l’adoption d’une monnaie commune destinée à réduire l’hégémonie du dollar américain en tant que monnaie de référence des échanges internationaux, a rapporté Bloomberg le mercredi 10 mai, citant la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor (photo).

« La faisabilité de l’introduction d’une monnaie commune au groupe des BRICS est une question dont nous devons discuter, et dont nous devons débattre correctement », a déclaré Mme Pandor. Et d’ajouter : « Le débat sur la création d’une monnaie commune pour le bloc a été lancé par les BRICS et d’autres pays qui se demandent pourquoi ils ne peuvent pas utiliser leur propre monnaie, au lieu du dollar américain, pour commercer ».

La cheffe de la diplomatie sud-africaine s’est cependant montrée très prudente sur l’issue des discussions à ce sujet.

« Je ne pense pas que nous devions toujours supposer que l’idée fonctionnera, parce que la situation économique est très difficile, et qu’il faut tenir compte de tous les pays, en particulier dans un contexte de faible croissance lorsque l’on sort d’une crise », a-t-elle dit.

L’adoption d’une monnaie commune aux BRICS devrait être évoquée lors du Sommet des chefs d’Etat de ce groupe de cinq pays émergents, qui se tiendra en Afrique du Sud le 22 août prochain.

Le gouverneur de la Banque centrale sud-africaine, Lesetja Kganyago, avait évoqué, début mai, des obstacles à la création d’une monnaie commune aux pays membres du groupe des BRICS, dont la création d’une banque centrale et de règles harmonisées pour un marché commun.

« Toute avancée vers le lancement d’une forme commune de monnaie légale susciterait d’autres débats sur la création d’une banque centrale unique et sur son emplacement », a-t-il souligné.

« Je ne sais pas aussi comment nous pourrions parler d’une monnaie émise par un bloc de pays situés dans des lieux géographiques différents, car les monnaies sont nationales par nature. Pour y parvenir, la zone euro a dû établir un traité en vertu duquel les différents pays devaient renoncer à leurs monnaies nationales », a ajouté M. Kganyago.

Aujourd’hui, le groupe des BRICS représente 42 % de la population de la planète (3,2 milliards de personnes) et près de 30 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. Une douzaine de pays, dont l’Argentine, l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Algérie, avaient présenté ces derniers mois des demandes d’adhésion à cette coalition de pays émergents.

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