Le chirurgien de 88 ans, qui dirigeait une clinique dans le nord du Burkina Faso, avait été enlevé en janvier 2016 par un groupe jihadiste.

Son calvaire aura duré sept ans. Kenneth Arthur Elliott, chirurgien australien de 88 ans, était retenu en otage au Sahel par un groupe jihadiste lié à Al-Qaeda. Libéré, il est rentré en Australie jeudi soir. « Le Dr Elliott est sain et sauf et a retrouvé sa femme Jocelyn et leurs enfants », a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, pendant la nuit. Le gouvernement affirme n’avoir payé aucune rançon pour sa libération.

Le couple, originaire de Perth, en Australie occidentale, dirigeait depuis 1972 l’unique clinique médicale de Djibo, une ville du nord du Burkina Faso. Au cours d’un déplacement à proximité de la frontière nigérienne, ils avaient été enlevés dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016. Jocelyn avait été libérée le mois suivant, à la suite d’une médiation nigérienne. Le kidnapping du couple avait été revendiqué par le groupe jihadiste Ansar Dine. Un an et demi plus tard, Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) avait diffusé une vidéo montrant six otages, dont Kenneth Elliott. A sa libération en octobre 2020, la Française Sophie Pétronin, qui l’avait côtoyé pendant deux mois au cours de sa détention, l’avait décrit comme « serein, sain d’esprit et relativement en bonne santé malgré son âge ».

Quatre otages occidentaux restent, à ce jour, captifs ou portés disparus dans les sables du Sahara : le Roumain Iulian Ghergut, enlevé en avril 2015 ; les Italiens Rocco Antonio Langone, Maria Donata Caivano, 64 et 62 ans, et leur fils Giovanni, 43 ans, capturés en mai 2022 dans le sud du Mali ; et le prêtre allemand Hans Joachim Lohre, kidnappé à Bamako en novembre. Surtout, des dizaines de citoyens maliens, bukinabè ou nigériens sont toujours détenus par des organisations jihadistes, des milices communautaires ou des groupes armés non identifiés qui prospèrent au Sahel. Des otages très nombreux, mais très peu médiatisés.

Agence France Presse