Depuis hier vendredi et jusqu’à demain dimanche, la culture gulmancée est l’ honneur à Ouaga à l’occasion des "Journées culturelles gulmancé" organisées par la promotrice du restaurent Yelba, Sylviane Gaulois Ouédraogo

Hier en début de soirée règne une ambiance inhabituelle dans le restaurant Yelba. Ressortissants de l’Est du Burkina, amis ou simples amoureux de la culture s’étaient donné rendez-vous pour assister aux activités entrant dans le cadre des Journées culturelles gulmancé qui se déroulent du 26 au 28 mai.
En attendant le début de la conférence sur" l’histoire et la culture gulmancé" donnée par Hamguiri Lankoandé, chercheur en histoire et archéologie à l’INSS/CNRST, ils dégustent des mets "labélisés Est" et devisent sur l’actualité chaude, notamment la visite qu’effectue le chef de l’Etat, Ibrahim Traoré, à Fada N’Gourna, chef lieu de la région de l’Est. L’objectif étant de faire connaitre davantage l’histoire et la culture gulmancé et célébrer la diversité culturelle du "Pays des hommes intègres".
Avec un gros retard, le MC de la soirée donne enfin la parle au conférencier, un fils de la région de l’Est, la plus grande des régions du Burkina puisqu’elle représente à elle seule 7,4% du territoire national.

Pour l’essentiel, on retiendra que les Gourmatchébas (pluriel de Gourmatché) sont un peuple qu’on retrouve dans cinq pays d’Afrique (Burkina, Niger, Togo, Bénin et Ghana). Selon le conférencier, gourmatché est un mot Songhaï qui désigne les habitants de la rive droite du fleuve Niger et Haoussa, ceux qui sont installés du côté de la rive gauche. Ils parlent le gourmatché, une langue de la famille voltaïque et sont adeptes de la géomancie, une pratique consistant, pour les initiés ou ceux qui ont le don, à consulter le sable pour lire l’avenir et conjurer le mauvais sors.
"Un cabinet" est d’ailleurs spécialement aménagé dans le restaurant pour les consultations durant les trois jours des Journées culturelles.

Les Gourmatchébas pratiquent la circoncision et l’excision, cette dernière étant progressivement abandonnée d’autant que la loi burkinabè punit les auteurs de cette pratique. Un participant à la conférence a toutefois regretté qu’on ai jeté le bébé avec l’eau du bain. Pour lui, l’excision, comme la circoncision, c’est plus que l’opération chirurgicale consistant à couper le clitoris, mais un moment d’éducation et de formation des jeunes enfants afin qu’ils puissent assumer leurs responsabilités dans la société. Il est convaincu que le taux élevés de divorce prononcés par les tribunaux n’est que la conséquence de l’abandon de l’éducation traditionnelle inculquée aux jeunes durant la séquence de l’initiation à la vie d’adulte.
La soirée a été agrémentée par la prestation de la troupe Yendabri et de celle de la cantatrice Yumani Natama.

Les Journées se poursuivent avec au programme du samedi 27 mai, un défilé de mode avec des tenues traditionnelles gulmancé à 19h30, un concert live avec la cantatrice Marie Gayerie qu’on ne présente plus.
Pour le dernier jour demain dimanche, le public aura rendez-vous en début de soirée avec en concert live, Prince Omar, un artiste bourré de talents et très appréciée pour ses vocalises de haute qualité.

Dominique Koné
Kaceto.net