Dur dur pour les étudiants de l’université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB). Depuis la fermeture du restaurant le 21 avril dernier, c’est la débrouille pour se restaurer

Depuis le 21 avril 2016, les marmites du restaurant de la cité universitaire de l’UPB sont restées désespérément vides, au grand désespoir des étudiants qui s’y restauraient à proximité de leurs salles de cours. Les marches et autres protestations n’ont pas suffi à faire plier les autorités régionales du Centre régional des œuvres universitaires de Bobo (CROUB), qui ont vidé leurs bureaux de la Cité par crainte d’insécurité.
Tout est parti d’une plainte des occupants de la Cité et de leurs camarades clients du restaurent universitaire adressée à la direction du CROUB, dénonçant « la baisse insupportable de la qualité des mets servis ». Des informations recueillies auprès des plaignants, on apprend que les étudiants échangeaient des tickets de restaurant contre des mets fades, de piètre qualité, et pis, parfois avariés. Les observations adressées aux premiers responsables du CROUB seraient restées sans réponse.
Par la suite, des discussions ont été engagées avec la tutelle, mais elles se sont soldées par des échecs. Résultat, le climat s’est gravement détérioré, culminant avec la descente des forces de l’ordre dans la cité et l’incendie le 20 avril 2016 du véhicule du directeur du CROUB. Décision fut alors prise d’évacuer l’administration de la cité et de fermer le restaurant universitaire.
Depuis lors, les étudiants ont multiplié des meetings et marches de protestation pour obtenir la réouverture du restaurant. En vain. Une organisation est alors mise en place consistant à créer une cantine endogène gérée par les étudiants et pour les étudiants de la Cité. Cette cantine qui a fonctionné grâce aux contributions des étudiants et de quelques personnes de bonne volonté, a tenu quelque temps avant de céder la place aux restaurants privés, qui se sont vite invités aux alentours de la Cité de Belleville. Les « restaurants par terre », comme on les appelle, ont donc remplacé le Resto-U décrié par les étudiants. Les mets sont toujours servis au prix du ticket du restaurant universitaire, c’est-à-dire à partir de 100 FCFA. En réalité, ce qui est servi actuellement aux étudiants n’est pas quantitativement suffisant à rassasier. Quant à la qualité, disons le tout net, rien ne garantit qu’elle est du même niveau, encore moins supérieure à ce que les étudiants ont décriée. A côté des restaurants par terre, des filles de la Cité continuent tant bien que mal à cuisiner entre deux cours.
A quand la réouverture du restaurant universitaire de la deuxième ville du Burkina Faso ? Cette question reste posée et la réponse urge. Si le ministère des Enseignements supérieurs fait la sourde oreille et communique peu sur le sujet, les nouvelles autorités municipales fraîchement élues doivent prendre le problème à bras le corps et tenter de trouver une solution à la galère des étudiants. Lesquels sont par ailleurs confrontés au manque de documentation et de télévision.

Wendbenedo Zanguin
Kaceto.net ; Bobo-Dioulasso.