La Confédération africaine de football (CAF) perd l’un de ses dirigeants les plus emblématiques. Issa Hayatou, président de longue date de l’instance, est décédé à Paris ce jeudi, à la veille de son 78e anniversaire. Pendant près de trois décennies, ce Camerounais a été à la tête de la CAF, l’organisme chargé de régir le football africain et d’organiser les principales compétitions du continent, dont la Coupe d’Afrique des Nations. Son influence s’étendait également à la FIFA et au Comité International Olympique (CIO), où il a occupé des postes importants.

Un mandat de transformations et de défis

Le règne d’Hayatou à la tête de la CAF a été marqué par des changements significatifs dans le paysage du football africain. Sous sa présidence, le nombre d’équipes participant à la CAN est passé de 8 à 24, une expansion qui a considérablement modifié le format et l’envergure de la compétition. Cette décision a eu des répercussions importantes sur la visibilité du football africain à l’échelle internationale.

Au cours de son mandat, Hayatou a dû faire face à de nombreux défis et polémiques, notamment en matière de gouvernance et de gestion financière. La question des droits de diffusion des compétitions africaines a été un sujet récurrent de discussions et de débats au sein de la communauté footballistique. En 2011, il a fait l’objet d’une sanction du CIO concernant des paiements reçus de la société marketing ISL dans les années 1990, un épisode qui a marqué sa carrière.

Un héritage complexe pour le football continental

L’influence d’Issa Hayatou sur le football mondial s’est manifestée en 2015, lorsqu’il a assumé la présidence par intérim de la FIFA dans un contexte de crise institutionnelle. Cette nomination a souligné son statut d’acteur majeur du football international, tout en ravivant les discussions sur les réformes nécessaires au sein des instances dirigeantes.

Au sein du mouvement olympique, son rôle de membre du comité exécutif du CIO a contribué à renforcer la voix de l’Afrique dans les décisions sportives mondiales. Son engagement pour une plus grande représentation africaine dans les instances internationales a été un aspect important de son action.

La disparition d’Issa Hayatou marque la fin d’une ère pour le football africain. Son long mandat a vu le continent gagner en importance sur la scène footballistique mondiale, mais a également été témoin de nombreux débats sur la modernisation et la transparence dans la gestion du sport. Les défis pour ses successeurs sont multiples : poursuivre le développement du football africain, renforcer sa compétitivité internationale, et répondre aux attentes croissantes en matière de gouvernance. L’héritage d’Hayatou, avec ses réussites et ses controverses, continuera d’influencer l’évolution du football sur le continent africain dans les années à venir.

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