Comme ils l’avaient annoncé ( https://kaceto.net/spip.php?article14278) le 19 août lors d’une conférence de presse, les militants de la Coordination nationale des associations de la veille citoyenne (CNAVC), communément appelés ‘’Wayiyan’’ ont battu le pavé ce matin 22 août pour dénoncer la position de l’Intersyndicale des magistrats sur la réquisition de ses membres.
Cette marche-meeting fait suite à la position de l’Intersyndicale des magistrats contre la réquisition de certains de ses membres. De bonne heure, des bus et autres véhicules ‘’Dina’’ bondés de soutiens du régime du capitaine Ibrahim Traoré ont convergé vers la place de la Nation. Drapeaux et fanions des pays de l’AES et de la Russie en main pour certains, des T-shirt à l’effigie du capitaine Ibrahim Traoré pour d’autres, ils marquaient leur arrivée ou leur présence par des bruits de vuvuzelas.
Juchés sur un podium monté pour la circonstance, d’autres lançaient des slogans contre la justice et ses acteurs. Les mêmes récriminations étaient écrites sur des pancartes que brandissaient les pourfendeurs de l’institution judiciaire burkinabè. "A bas les magistrats corrompus" ou encore, "la réquisition des magistrats est légale’’, lisaient-ton sur les pancartes.
« Cette justice n’est pas conforme à nos réalités sociales. Nos aînés ont par le passé initié des formes de justice plus en phase avec nos us et coutumes », lance régulièrement un animateur micro en main, n’hésitant pas au passage à menacer : « Nous allons envoyer à la retraite tous les magistrats corrompus ».
Pour les manifestants de ce matin, l’opposition de l’Intersyndicale des magistrats à la réquisition de ses membres est la preuve manifeste de la déconnexion des acteurs de la justice par rapport au vécu des forces combattantes. « La guerre doit impliquer toutes les couches sociales y compris les plus privilégiées. Cette attitude de l’intersyndicale des magistrats est un acte de trahison contre le peuple », déclare Basile Farga, secrétaire général de la Coordination nationale des associations de la veille citoyenne (CNAVC).
Quand aux environ de 11 heures, tous les bus et autres véhicules "Dina" loués ont déposé leurs occupants à la place de la nation, la foule s’ébranle vers le Palais de justice, perturbant la circulation, au grand agacement des usagers de la route, obligés de devoir attendre que le flot des manifestants passe. Mais tout occupés à scander des slogans aussi hostiles à la justice les uns que les autres, les manifestants ne semblaient guère s’en soucier.
Arrivés devant le Palais de justice, les leaders des différentes associations de soutien expriment le souhait de faire leur déclaration en présence du président du tribunal de grande instance de Ouaga I, lequel fini par sortir pour recevoir le message contenant leurs doléances. « Le moment est historique et il importe qu’il le saisisse pour graver son nom dans les annales de l’Histoire », lance Ghislain Dabiré porte-parole des Wayiyans. « L’attitude des magistrats frondeurs est de nature à ternir l’image d’une institution aussi charnière que celle de la justice », poursuit-il. Pour lui, il y a lieu que Conseil supérieur de la magistrature (CSM) tranche en vue de restaurer la confiance du peuple à l’endroit de l’institution judiciaire.
La remise du message au président du tribunal de grande instance de Ouaga I qui a suscité des cris de victoire, a constitué le point culminant du rassemblement.
Soumana LOURA
Kaceto.net
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