Dans son discours d’ouverture lu par le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat lors de la cérémonie d’ouverture de la 17è édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) qui se déroule du 25 octobre au 3 novembre 2024, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré a dénoncé « la concurrence déloyale des produits industriels importés, la fraude et la contrefaçon, qui compromettent les efforts de souveraineté entrepris par nos nations pour stimuler les capacités productives locales ».

Il a rappelé que le gouvernement burkinabè a pris des mesures pour contrer cette criminalité économique et commerciale, notamment en labellisant plusieurs produits issus du savoir-faire national, dont le Faso Dan Fani, le Koko dunda, le chapeau de saponé, le beurre de Karité et le poulet bicyclette.
Le SIAO 2024 bat actuellement son plein et si le chef de l’Etat devait y faire un tour, il constaterait l’ampleur du phénomène qui prive nos artisans des moyens de vivre dignement. Il réaliserait aussi, l’immensité et la complexité du combat qu’il faut engager pour débarrasser le SIAO de produits qui sont tout, sauf issus de l’artisanat. Et qui dénaturent ce rendez-vous inscrit depuis 34 ans dans les agendas des professionnels du secteur.

Dans les quatre pavillons qui devraient accueillir ce qu’il y a de meilleur en matière d’artisanat sur le continent africain, sur les étals, les produits industriels et de la contrefaçon prennent parfois le dessus sur les produits artisanaux. Des chaussures aux soûtras islamiques, des chichas aux boucles d’oreilles en passant par les faux Faso dan fani et de Koko Dunda, tout y est. Le SIAO ressemble plus à une foire commerciale internationale qu’à un salon dédié à la promotion des produits artisanaux, c’est-à-dire, fabriqués soit entièrement à la main, soit à l’aide d’outils mais avec une contribution manuelle majoritaire de l’artisan.
Il urge de faire le ménage si l’on veut préserver l’âme du SIAO et ramener de nombreux professionnels qui ont contribué à donner à cette fête de l’artisanat ses lettres de noblesse et qui, parce qu’ils n’y trouvent plus leur compte, s’en détournent. Il faut sauver le SIAO !

Kaceto.net