L’Union européenne est visuellement très présente aussi bien à la 17è édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) qu’au 35è Tour cycliste du Faso. Sa marque trône à l’entrée des quatre pavillons qui accueillent les exposants et le vainqueur de l’étape du jour est obligé d’enfiler le maillot floqué à ses couleurs.

L’image a été abondamment commentée sur les médias burkinabè et étrangers et a suscité moult commentaires sur les réseaux sociaux.
Le 27 octobre dernier, au terme de la troisième étape du Tour cycliste du Faso courue entre Ouagadougou et Koudougou, le russe Anton Popov franchit le premier la ligne d’arrivée, devant le belge Yaxano Smet.
Protocole oblige, il enfile sous les caméramen et des photographes qui couvrent la compétition, le maillot du parrain du vainqueur de l’étape, en l’occurrence, le cercle de douze étoiles dorées sur fond bleu de l’Union européenne. Une séquence qui sonne comme une nique aux relations pour le moins exécrables entre les pays membres de l’Union européenne et la Russie, conséquence de la guerre qui oppose l’Ukraine et le pays de Anton Popov. D’ailleurs, la veille de sa victoire, l’Union cycliste internationale (UCI), l’équivalent de la FIFA pour le football, avait retiré le Tour cycliste du Faso des compétitions internationales pour avoir invité l’équipe cycliste militaire russe.
A la veille de la fin du tour, Anton Popov avait conforté son rang de sprinter en remportant la 4è et la 7è étape, respectivement entre Réo et Boromo et Bobo et Pâ, apparaissant, malgré lui, comme le porte-drapeau de l’Union européenne. (*)

Pour ce 35è Tour cycliste du Faso, c’est 139 millions de F CFA que l’Union européenne a déboursés pour être présente sur cette compétition internationale à laquelle prennent part 15 équipes de 13 pays, dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Maroc, le Sénégal, la Belgique, la Russie et les Pays-Bas.
Déjà, début mai 2024, l’Union européenne au Burkina, en collaboration avec la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC) avait organisé une compétition dénommée « Premier Grand prix cycliste de l’Union européenne ». Au totale, plus de soixante-dix cyclistes issus de 21 clubs hommes et de sept clubs dames y avaient pris part, en présence du ministre burkinabè des Sports, Boubacar Savadogo et de l’ambassadeur de l’Union européenne, Daniel Aristi Gaztelumendi.
Lequel avait expliqué que le choix de Koudougou pour accueillir cette compétition était justifié par le fait que « l’UE est en train de mettre en œuvre, dans cette région plusieurs projets », n’excluant pas une deuxième édition.

Marketing politique gagnant de l’UE qui, en choisissant d’investir dans le sport et la culture, réussit pour l’instant à conserver son rang de partenaire international fiable aux yeux des autorités burkinabè pendant qu’un des poids lourds de ses membres, en l’occurrence la France, rase les murs.
A la 17è édition du SIAO qui bat son plein depuis le 25 octobre 2024, l’Union européenne y contribue pour 130 millions de F CFA. Selon une source de la représentation diplomatique européenne au Burkina, cette enveloppe qui répond à une sollicitation du gouvernement, vise à permettre au SIAO de faire face aux charges, notamment l’aménagement de chapiteaux, l’installation des stands et de la scène pour la prestation des artistes, l’organisation de séminaires et d’ateliers sur le thème de l’édition, etc. En tant que partenaire, son visuel trône à l’entrée des quatre pavillons qui accueillent les exposants. Mieux, dans celui du « Soleil Levant », treize stands représentants les régions portent la signature de l’UE, l’objectif étant, « de permettre à une vingtaine d’artisans venant de chaque région de participer à la fête de l’artisanat africain ».
Ce n’est pas tout, l’instance européenne soutient l’artisanat vivant en installant un chapiteau dans lequel sont valorisés les métiers du tissage, du cuir, la vannerie, du Faso dan Fani et du chapeau de Saponé, deux produits labélisés.

Lors de la 21è édition de la Semaine nationale de la culture qui s’est tenue à Bobo-Dioulasso du 27 avril au 4 mai 2024, on s’en souvient, l’Union européenne était aux côtés des autorités et des acteurs du monde la culture en casquant 82 millions de F CFA. Un appui au gouvernement qui a permis le financement des animations et aux récompenses de lauréats.
« L’Union européenne a choisi d’investir dans le sport et la culture et on aimerait qu’on nous cite aussi comme un partenaire majeur qui contribue à la résilience des Burkinabè face aux attaques terroristes », confie à Kaceto.net une source diplomatique proche de l’instance européenne au Burkina.

* L’UE compte 27 pays
Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Tchéquie.

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Source : union européenne

Dominique Koné
Kaceto.net