Une seule destination le week-end prochain : Ziniaré, à 35 km de Ouagadougou, chef-lieu de la province d’Oubritenga dans la région du Plateau central où se tient du 5 au 8 décembre 2024, la neuvième édition de « Talents Artistiques Culturels de l’Oubritenga » (TALCO), un rendez-vous culturel de promotion des talents artistiques locaux.

“Résilience et protection : un festival pour nos héros et notre patrimoine culturel“, c’est sous ce thème que se tient l’édition 2024 du TALCO, un évènement qui vise, au fond, à réduire dans sa portion congrue la part naturelle de l’homme et à élever au plus haut la part culturelle en lui. Réunir dans un même espace et faire dialoguer des sensibilités culturelles à priori antagoniques, mais en réalité harmonieuses, c’est le pari qu’a réussi le TALCO qui depuis 2015, « s’est positionné comme un porte-étendard de la diversité culturelle et artistique de notre terroir », comme l’explique son promoteur, Rasmané Congo, plus connu sous le pseudonyme de Raso, lors d’une conférence de presse qu’il a animée le 12 novembre dernier dans une salle de la marie de Ziniaré.
La culture, on le sait bien, c’est ce qui reste quand on a tout perdu. Alors que notre pays fait face depuis 2016 à des attaques barbares de groupes terroristes qui mettent à rude épreuve la cohésion sociale, la culture apparait comme le rempart viable pour non seulement panser les plaies, mais aussi et surtout, pour désamorcer les conflits communautaires ou interethniques potentiellement explosifs.

Au programme de ce rendez-vous du donner et du recevoir, un tournoi Maracana de nuit, des animations podium, des jeux de société, une compétition karaoké, une conférence sur le vivre-ensemble et une compétition de culture générale. Ce n’est pas tout. Comme lors des précédentes éditions, un concours élection « Miss Pogtoenga », du nom de la mère d’Oubri, fondateur du royaume d’Oubritinga, est également au programme. « Pour ce qu’elle représente en termes de valeurs pour la jeunesse, Pogtoenga mérite d’être célébrée et magnifiée », insiste Raso.
L’édition 2024 de TALCO comporte des innovations qui ont été introduites pour rendre la fête encore plus piquante. A commencer par l’organisation d’un CROSS populaire inédit, suivi d’une séance de fitness, en partenariat avec les Forces de défense et de sécurité, les motards du Faso et la population. « Cette activité sportive vise, selon le comité d’organisation, à promouvoir un esprit de corps et à renforcer les liens entre les différentes composantes de notre société ».

L’autre innovation de cette édition, c’est l’organisation d’un After TALCO hors du commun, dans une des communes de la province. Cette commune aura l’honneur d’accueillir la Miss Pogtoenga élue pour une soirée culturelle. Qui de Loumbila, Zitenga, Dapélogo, Absouya, aura l’honneur d’accueillir pour la première fois Miss Pogtoenga pour l’avoir mieux séduite que les autres ?
Enfin, TALCO 2024 sera aussi l’occasion de promouvoir les entreprises culturelles, un domaine d’activité qui pourrait bien nourrir son homme pour peu que les porteurs des projets aient l’expertise en la matière et bénéficient du soutien des pouvoirs publics et des amoureux de la culture.
Raso nourrit beaucoup d’ambitions pour les TALCO, en dépit des difficultés qu’il faut à chaque fois surmonter pour faire vivre l’événement. Le rendez-vous de Ziniaré intéresse désormais des producteurs, des managers d’artistes qui occupent les premiers rangs du hit-parade de la musique burkinabè. A l’image des « Nuits atypiques de Koudougou », ou de « Jazz à Ouaga », les TALCO aspirent à prendre durablement une place dans l’agenda culturel burkinabè.

Dominique Koné
Kaceto.net