Les députés du groupe parlementaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir) se disent indignés par la levée de l’immunité parlementaire du député Salifou Sawadogo, l’un des leurs, ont-ils exprimé, au cours d’une conférence de presse, vendredi à Ouagadougou.

« Nous tenons à relever que c’est la première fois au Burkina Faso que l’Assemblée nationale lève l’immunité parlementaire d’un député », a souligné, le président du groupe parlementaire CDP, Alfred Sanou, dans sa déclaration liminaire.

A entendre M. Sanou, « des cas se sont présentés lors des précédentes législatures, bien que les députés en cause soient de l’opposition, leur immunité n’a pas été levée ».

Le président du groupe parlementaire CDP estime que la justice pouvait entendre le député Salifou Sawadogo sans pour autant que son immunité parlementaire ne soit levée.

« On pouvait attendre qu’il soit condamné avant de chercher à lever son immunité », a expliqué le député Alfred Sanou.

Pour sa part, le vice-président du groupe parlementaire, le député Blaise Sawadogo abonde dans le même sens en soulignant que l’on pouvait s’y prendre autrement dans le dossier.

Mieux, le député Sawadogo trouve que les faits reprochés à son homologue Salifou Sawadogo ne sont pas encore avérés.

L’Assemblée nationale avait, le 6 décembre dernier, levé l’immunité parlementaire du député Salifou Sawadogo, à l’issue d’un vote secret par 86 voix pour, 33 contre, zéro abstention et 4 nuls.

Soupçonné de complicité avec les auteurs présumés du coup d’Etat manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, M. Sawadogo, par ailleurs, quatrième vice-président du CDP, a été entendu et placé en détention à la Maison d’arrêt et de correction des Armées (MACA), quelques jours après la levée de son immunité.

Cet ancien ministre de l’Emploi puis de l’Environnement sous l’ère Blaise Compaoré, est accusé d’avoir orchestré durant le coup d’Etat de septembre 2015, la destruction de biens privés ayant appartenu à l’actuel président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo ou encore à l’activiste de la société civile Safiatou Lopez/Zongo.

Enfin, selon le journal Jeune Afrique, l’inculpé est soupçonné par la justice d’avoir reçu des soutiens financiers de l’extérieur au profit des putschistes.

Agence d’information du Burkina