Du 8 au 10 décembre dernier, le Web bindé, la « danse du cheval repu » était à l’honneur à Kaya, avec la prestation, Place de la nation, de troupes venues de plusieurs provinces de la région du Centre-nord. Au grand bonheur d’un public connaisseur qui a répondu présent à l’invitation de l’association PASSATE, organisatrice du Festival Wed bindé. Des vedettes de la musique traditionnelle comme Abidou Sawadogo, Bamogo de Nobéré, Kisto Koinbré et Zougnazagemda ont également tenu le public en haleine, même s’il faut regretter que les deux premiers cités aient accusé un retard injustifiable et indigne de leur rang.
Carnaval des enfants dans les artères de la ville, allumage de fourneau Dogon du Mali, spectacle danse du Bambou (Bénin), vernissage de l’exposition « un âge de fer africain, etc., bilan de la huitième édition de cette biennale de la danse wed bindé avec le président de l’association, Jacob Bamogo.

En termes de participation du public et des artistes, quel bilan
pouvez-vous faire de la 8ème édition du Festival Wed bindé

Nous sommes très satisfaits d’avoir pu tenir le festival tel que nous l’avons prévu. Les activités qui étaient au programme ont eu lieu pour l’essentiel, et le public était bien présent malgré le fait qu’il y avait plusieurs manifestations dans la même ville et au même moment. Je veux bien entendu parler des festivités du 11 décembre que la ville de Kaya a abritées et qui ont drainé du monde. Si la première soirée, le public n’était pas nombreux, le dernier jour, tous ceux qui étaient là peuvent le confirmer : on a refusé du monde ! Une satisfaction pour moi et l’ensemble des militants de l’Association et de tous ceux qui se sont investis pour la réussite du Festival. Je dois quand même regretter que la troupe Wed bindé de Boulsa ne soit pas venue, mais cela s’explique par le boycott des festivités du 11 décembre décidé par les ressortissants du Namentenga. Celle de Kongoussi que nous avions programmée n’était pas non plus là, mais pour d’autres raisons sur lesquelles il n’est pas nécessaire de s’étendre

Cette édition a coïncidé avec les festivités du 11 décembre. Avec
le recul, comment appréciez-vous cette proximité des deux événements
dans la même ville ?

Avec le recul, franchement, je regrette d’avoir prévu au même moment la 8ème édition du Festival Wed bindé, car à la vérité, les autorités n’ont pas respecté leurs engagements. Elles nous avaient pourtant demandé de
faire coïncider nos activités avec les festivités du 11 décembre, mais au final, rien n’a été fait pour nous aider. On nous avait promis que les activités du Festival seront inscrites dans le programme général des
festivités, mais ça ne s’est pas fait. Rien, pas de publicité, ni dans les médias, ni dans les dépliants. Pis, on n’a même vidé nos stagiaires et nos invités dans les chambres d’hébergement des auberges et des hôtels. Non, ce n’était pas une bonne idée !

Kaya abrite un musée dédié aux fourneaux africains. Quels objectifs
visez-vous en célébrant les forgerons du continent, dont certains
sont venus du Mali et de la Côte d’Ivoire ?

L’idée pour nous, c’était de réunir les forgerons d’Afrique sur un seul
espace et leur donner l’occasion de faire découvrir cette technique
ancestrale d’extraction du fer qui vaut la peine d’être montrée au public. Une occasion de dire à la face du monde que l’Afrique ancienne avait bien une science, même si elle n’était pas écrite, et faire taire ceux qui disent que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées
dans l’organisation de cette édition ? Autrement dit, les partenaires
annoncés ont-ils joué le jeu jusqu’au bout ?

Nous avons rencontré des problèmes avec certains partenaires parce qu’ils n’ont pas respecté leurs promesses. Heureusement que d’autres ont été corrects et c’est grâce à eux que nous avons pu tenir notre festival. C’est le cas de l’Uemoa, Châtellerault la ville jumelle de Kaya, notre partenaire de
Bibracte, quelques hôtels de Kaya, des particuliers, le
ministère de la culture, le BBDA, le CENASA, et des amis à qui nous disons infiniment merci

En dehors du Festival, quelles sont les autres activités que mène
l’association PASSATE ?

Nous assurons la formation dans certains métiers artistiques, de l’accompagnement et des conseils à ceux qui organisent des manifestations culturelles.

Propos recueillis par Joachim Vokouma
Kaceto.net

Classement des compétitions des troupes Wed bindé

1er : Troupe Relwendé de Korsi (Naaba Kaoom), 75000 F CFA
2ème. Troupe Relwendé de Pinsa, 50000 F CFA
3ème. Troupe Wedbindé de Imiougou, 35000 F CFA