Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur la situation économique au Tchad, ce pays en récession (taux de croissance de -3% en 2016 selon le Président Déby) du fait de la chute des cours mondiaux du pétrole brut, a obtenu du Cameroun, au cours de l’année 2016, un prêt bilatéral d’un montant total de 30 milliards de francs Cfa.

Cette révélation du FMI confirme le propos du chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby, qui, en s’adressant à son gouvernement et aux responsables de son parti dans un document sonore enregistré le 26 décembre dernier, confessait avoir « quémandé » des ressources financières auprès des différents « partenaires » de son pays.

Cette quête d’aide, précise le Président Déby dans le document susmentionné, visait à « payer les salaires » des agents de l’Etat, dont l’enveloppe mensuelle, a-t-il rappelé, est passée de 2 milliards de francs Cfa en 2002, à environ 50 milliards de francs Cfa de nos jours.

L’appui financier de l’Etat du Cameroun en faveur du Tchad, premier pays à avoir envoyé des troupes combattre Boko Haram aux côtés de l’armée camerounaise, est ainsi venu s’ajouter aux décisions prises par la banque centrale des pays de la Cemac, l’année dernière, afin d’aider les pays de cet espace communautaire à réduire les déficits publics occasionnés par la baisse des recettes pétrolières.

En ce qui concerne le Tchad, qui n’avait engrangé que 25 milliards de francs Cfa (contre 400 à 700 milliards de FCfa par le passé) de recettes pétrolières au 26 décembre 2016, selon Idriss Déby, la BEAC avait décidé, entre mars et avril 2016, de relever le plafond pour le refinancement des banques commerciales tchadiennes.

Cette mesure venait s’ajouter à la décision prise par cet institut d’émission de réduire de moitié le volume des réserves obligatoires imposées aux banques en activité dans l’espace Cemac, afin de booster leur liquidité et ainsi augmenter leurs capacités de financement des économies de la sous-région.

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