L’annonce il y a un mois par le président du Faso Roch Kaboré, d’un remaniement ministériel, « a plongé l’administration dans une léthargie totale », a dénoncé mardi l’opposition politique qui a également critiqué « les critères obscurs » qui ont prévalu au choix des ministres en janvier 2016.

« Cela fait plus d’un mois que le chef de l’Etat (Roch Kaboré) a laissé entendre que son gouvernement subirait des modifications. Cette annonce a plongé l’administration dans une léthargie totale, et brisé le peu d’élan que possédaient encore les ministres ».

Cette assertion est tirée d’un mémorandum, rendu public le 7 février 2017 par l’opposition politique burkinabè et détaillant secteur par secteur, le bilan d’une année de gestion du président Roch Marc Christian Kaboré.

Selon la même source, lors de la constitution du gouvernement en janvier 2016, le camp présidentiel s’est choisi des ministres sur la base de « critères obscurs », excluant la compétence et dans le seul but de pouvoir les contrôler.

L’opposition politique a également critiqué Paul Kaba Thiéba, « un Premier ministre par défaut » qui cumule selon elle, beaucoup d’insuffisances dont le dépaysement (longtemps en service au Sénégal), la faiblesse d’autorité personnelle, l’absence de connaissance de l’administration et des politiques publiques.

Dans le même document, l’on dénonce aussi « un manque de vision et d’anticipation » de Roch Kaboré ainsi que sa « réelle difficulté à incarner la fonction » présidentielle.

« La volonté à peine dissimulée de l’Assemblée nationale de se substituer à l’Exécutif » sous la houlette de son président Salifou Diallo, « un homme politique qui manque de retenue » et affichant « un leadership protubérant », a été également relevé dans le mémorandum.

En rappel le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré, arrivé aux affaires à la suite d’une violente et longue crise socio-militaire, a été confronté dès sa prise de fonction, à la montée du terrorisme dans le nord du pays et à la multiplication des revendications sociales, en dépit d’une économie qui peine à se relever.

Il a appelé plusieurs fois le peuple burkinabè à la retenue et au travail, le temps de mettre en place des réformes nécessaires à la résolution « des problèmes structurels » du Burkina Faso.

Agence d’Information du Burkina