Elles sont prisées par toutes les générations et les couches sociales, et sa consommation s’accompagne souvent de la bouillie de mil. En cette période de Ramadan, la demande de galettes connait un pic, au grand bonheur des vendeuses qui trouvent là l’occasion d’augmenter leur chiffre d’affaires.
Visite d’une des vendeuses les plus connues de la capitale.

Quinze années dans la préparation et la vente de galettes, c’est l’expérience de Djeneba Ouédraogo installée non loin de la pâtisserie de Koulouba, au cœur de la capitale burkinabè. Nous arrivons chez elle aux environs de 9h. Deux groupes de femmes s’affairent autour d’elle. Le premier à tamiser la farine pour la bouillie, et le second à préparer la pâte légère pour la fabrication des galettes. Djenéba Ouédraogo se tient à quelque distance d’elles, mais supervise tout.

« Les femmes ont trié le mil de 21h à 2h du matin pour le débarrasser des cailloux et autres impuretés. Nous nous sommes levées à 4h du matin pour moudre le mil afin de le transformer en farine, et depuis 6h du matin, nous sommes en train de tamiser la farine », explique Djenéba Ouédraogo. Puis d’ajouter : « Comme nous sommes en temps de carême et que la demande est forte, la bouillie et les galettes seront disponibles à partir de 11h30 ». L’affaire marche particulièrement depuis le début du Ramadan. Alors qu’elle avait juste besoin de deux (2) sacs de mil de 100 kg par jour pour satisfaire la clientèle, pendant cette période de forte demande, il lui en faut quatre (4) tous les jours de la semaine, y compris le dimanche. Résultat, son chiffre d’affaires atteint en moyenne 250 000 F CFA par jour, mais « il faut alors tenir compte des charges qui sont essentiellement, le mil, le sucre, l’huile, le gaz, les salaires et le papier d’emballage », s’empresse de préciser Djeneba Ouédraogo.

L’emballage à l’effigie de son entreprise « Maman goûter » est la dernière innovation de cette commerçante qui a trouvé sa voix dans la préparation et la vente de ce met très demandé dans la ville de Ouagadougou. Mariée et mère d’un enfant, Djeneba Ouédraogo se dit très fière non pas pour ce qu’elle gagne, mais parce que toutes les femmes qui travaillent avec elle parviennent à scolariser leurs enfants, à les nourrir et à les soigner. Elle emploie une vingtaine de dames et jeunes filles.

Cette activité, confie t-elle, est un héritage de grand-mère. C’est auprès d’elle que, petite, elle a appris à faire les galettes. A vingt ans, avec les moyens du bord, elle se lance dans l’aventure. Quelques clients lui sont fidèles. A présent, c’est la queue et la bousculade pour se procureur les « galettes et la bouillie de Djenéba ». Des chefs d’entreprises aux petits commerçants en passant par les ouvriers, tout le monde y passe. « C’est la meilleure », « Ce sont les meilleures galettes au monde », jugent des clients devenus des inconditionnels de « Maman Gouter ».

Quant à Djenéba Ouédraogo, elle croit savoir que son succès s’explique par la qualité des produits qu’elle propose grâce à une équipe spéciale de femme qui veille chaque nuit pour assurer la propreté du mil. Sans oublier bien sûr la courtoisie, voire la politesse qu’elle et son équipe ont pour les clients. « Quant on fait du commerce, on doit respecter les clients, et toujours garder le sourire même si certains ne sont pas très commodes », confie t-elle, souriante.

Wendkouni Nazé
Kaceto.net