Vendredi 17 mars 2017. Grand Bassam. Coco Bulles, festival international de dessin de presse et de la BD, s’est installé vendredi 17 mars pour trois jours dans la station balnéaire avec des artistes renommés et des animations.

Un an après l’attentat jihadiste qui a fait 19 morts le 13 mars Grand-Bassam, Coco Bulles, festival international de dessin de presse et de la BD, s’est installé pendant trois jours dans la station balnéaire avec des artistes renommés et des animations.

Plusieurs dessinateurs se sont rassemblés devant le mur du stade à l’entrée de la vieille ville touristique où a eu lieu l’attaque pour peindre une fresque avec une colombe.

"C’est en souvenir des attentats. C’est la contribution de Coco Bulles à Grand Bassam. On dessine une colombe pour la paix sur un fond ensoleillé pour montrer un jour nouveau. En souvenir aussi de Charlie Hebdo (12 morts le 7 janvier 2015 à Paris), on a écrit : +Nous sommes Bassam+", résume Karlos, dessinateur ivoirien.

"C’est pour moi l’occasion d’apporter ma petite touche pour accompagner cette grande fresque. Je suis heureux d’être là", assure le dessinateur sénégalais Omar Diakité "Odia", pinceau à la main.

"C’est assez complexe (d’être dessinateur de presse) aujourd’hui par rapport a tout ce qu’on sait : le terrorisme, la liberté d’expression... Mais on le fait malgré tout. Et c’est très symbolique d’être ici par rapport à ce qui s’est passé et qui nous a tous meurtri. Malgré tout, Bassam et le peuple ivoirien se sont relevés et la vie continue", explique-t-il, soulignant que le dessin permet "d’apaiser et de détendre tout en informant".

Débats, ateliers de formation, expositions, dédicaces, projection de dessins animés mais aussi parades et interventions dans les écoles ont été au programme des artistes comme Plantu (France), Damien Glez (Burkina), Didier Kassai (Centrafrique), Willis from Tunis ou Uri Fink (Israël) et Khalil Abuarafeh (Palestine) pendant le festival soutenu par "Cartooning for peace", l’association fondée par Plantu, qui rassemble des dessinateurs du monde entier et qui avait vu le jour en 2006 après la fatwah lancée contre les dessinateurs danois qui avaient caricaturé le prophète Mahomet.

"C’est important un an après les événements (de Bassam), encore plus pour parler de la liberté de la presse. C’est ça qui nous unit tous avec Plantu et nos autres confrères. Pour montrer que la vie continue à Bassam et qu’on a les moyens d’attirer du monde", souligne Marguerite Abouet, la scénariste ivoirienne du best-seller "Aya de Yopougon".

"Bassam est quand même l’emblème de la Côte d’Ivoire. Les gens sont contents qu’on soit là", confie-t-elle.

Le dimanche 13 mars 2016, trois assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, très prisée des Ivoiriens et des étrangers, tirant au hasard et attaquant plusieurs restaurants. Ils avaient tué 19 personnes. L’attaque, jusqu’ici la seule sur le territoire ivoirien, a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

AFP