Comme chaque année, le Burkina Faso commémore respectivement les 28 et 30 avril, la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail et la journée africaine de la prévention des risques professionnels. A l’occasion de cette commémoration, il me plait de m’adresser à tous les employeurs et travailleurs du privé comme du public.
Tout d’abord, j’exprime ma profonde solidarité à l’endroit des accidentés du travail et des malades professionnels et leur souhaite un prompt rétablissement. J’exprime également ma compassion à l’endroit des familles endeuillées par la disparition de leurs proches dans l’accomplissement de leurs obligations contractuelles.
Il sied ici de saluer la mémoire du Docteur Tométo KALHOULE, décédé en juin 2016, pour son engagement constant en faveur de la prévention des risques professionnels sur le continent africain. Il a été l’un des initiateurs des cadres d’échange et de sensibilisation dont le SYAPRO (Symposium sur l’audiovisuel et la prévention des risques professionnels de Ouagadougou).
Le thème mondial de la journée cette année est « Optimiser la collecte et l’utilisation des données sur la sécurité et santé au travail » et celui africain est « Evaluation des risques professionnels, gage d’une modernisation des outils de gestion de la santé et sécurité au travail ». Ces deux thèmes nous invitent à une approche holistique de la problématique de la prévention des risques professionnels.
La non mise en place des organes d’évaluation et de maîtrise des risques professionnels tels les comités de sécurité et santé au travail dans les entreprises d’une part, l’insuffisance de fonctionnement desdits comités là où ils existent d’autre part, justifient la faiblesse du management de la sécurité et de la santé au travail. En effet, au moment où les données mondiales indiquent que chaque année, 270 millions de salariés sont victimes d’accidents du travail et 160 millions contractent des maladies professionnelles, au Burkina Faso, on enregistrait en 2015 :
  1742 cas d’accidents du travail et 8 cas de maladies professionnelles sur l’ensemble des travailleurs du secteur privé et
  75 cas d’accidents du travail du secteur public.

De ces constats, force est de reconnaître une sous-notification des cas d’accidents du travail et des maladies professionnelles, et cela justifie la pertinence du thème de la journée mondiale.

Mesdames et Messieurs,

Le plan national de développement économique et social en marche dans notre pays place le capital humain comme axe prioritaire (axe n°2) et son objectif stratégique 4 porte sur la promotion de l’emploi décent et la protection sociale pour tous, particulièrement pour les jeunes et les femmes.
La qualité des statistiques du travail et la mise en place d’un management des risques professionnels sont incontournables pour disposer d’un capital humain épanoui et productif.
A cette fin, des activités de sensibilisation, de formation et de réflexion sur l’optimisation des actions de prévention ont été menées au cours de ce mois d’avril par différents acteurs étatiques et associatifs. Il en résulte que beaucoup d’efforts restent à faire pour que la majorité des entreprises soient engagées dans la prévention des risques professionnels. J’invite donc les partenaires sociaux à entreprendre des actions fortes pour faire de la protection sociale une réalité en milieu de travail. Pour cela, la priorité devrait être accordée au respect des textes législatifs et réglementaires en matière de sécurité et de santé au travail dans toutes les branches d’activités, y compris le secteur informel où les cas d’accidents sont légion sans qu’aucune protection ne soit assurée.
Les structures compétentes de l’Etat, en particulier celles de mon département, restent disposées à apporter l’accompagnement technique nécessaire aux partenaires sociaux qui s’y engagent. Egalement elles redoubleront d’effort, pour contrôler l’application effective des dispositions pertinentes pour la prévention des risques professionnels en entreprise.

Mesdames et Messieurs,

Nos réflexions sur l’optimisation de la collecte et de l’utilisation des données sur la sécurité et santé au travail révèlent l’impérieuse nécessité d’œuvrer au renforcement des capacités organisationnelles et offensives des organismes de prévoyance sociale (CNSS et CARFO), mais également des entreprises et des organisations de travailleurs. Des actions énergiques seront engagées dans ce sens afin de disposer de données statistiques de qualité.
Mesdames et Messieurs les Chef d’entreprise,
Mesdames et Messieurs les travailleurs,
J’émets le vœu que nous nous engagions tous et résolument pour faire de nos milieux de travail un environnement sûr et sain. Il y va de l’intérêt de tous, car aucune entreprise ne peut prospérer dans un environnement hostile à l’épanouissement de l’être humain.
Bonne commémoration de la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail et de la journée africaine de la prévention des risques professionnels de 2017.
Je vous remercie.

Clément Pengdwendé SAWADOGO
Grand Officier de l’Ordre National