C’était "l’incident" de l’audience du 4 mai au palais de justice où comparaissent les anciens ministres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré : à l’appel du nom de ce dernier, son avocat, Pierre Olivier Sur s’est présenté, mais le président de la Haute cour l’a récusé, lui expliquant que la loi burkinabè ne permet pas à un avocat de le représenté en son absence. Maître Sur avait ciré au scandale, dénonçant ce qu’il qualifie de violation grave du droit de la défense.
Alors que le procès repend lundi 8 mai, la Haute cour de justice a confirmé dans un communiqué de presse que tous les avocats des prévenus absents, notamment Blaise Compaoré, Assimi Kouanda, Salif Kaboré, Koumba Boly, etc., ne peuvent pas être représentés par des avocats, conformément à la procédure pénale.
« Contrairement donc aux allégations faites par certains avocats de certaines personnes accusées absentes à ce procès, il convient de préciser que le droit à l’assistance d’un avocat est celui de toute personne poursuivie de pouvoir bénéficier de la présence à ses côtés d’un avocat, de consulter celui-ci et d’exercer avec lui les
droits de la défense, au cours d’une procédure judiciaire. L’avocat assistant son client en matière pénale ne peut donc plaider devant le Tribunal ou la Cour qu’en présence de la personne qu’il assiste, cela d’autant plus que l’audience de jugement devant le tribunal correctionnel ou devant la juridiction criminelle est organisée selon le principe de la comparution obligatoire du prévenu ou de l’accusé », détaille la Haute cour.
L’affaire pourrait trouver son épilogue devant des juridictions internationales.

Kaceto.net