Après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la république le 7 mai dernier, les Français se rendront à nouveau le 4 juin prochain dans les urnes pour le premier tour des élections législatives en vue d’élire les 577 députés devant siéger à l’assemblée nationale.
Dans la 9ème circonscription (1) des Français de l’étranger où vivent 170 000 Français, la bataille s’annonce rude entre les deux candidats en lice pour succéder à Pouria Amirshahi (Parti socialiste) qui ne se représente pas : Erwan Borhan Davoux, candidat du parti Les Républicains (Droite) et Patrice Finel, porte-drapeau de la France insoumise (Gauche).
Né en janvier 1972 à Tunis, diplômé de Sciences-Po Paris, Erwan Davoux a servi successivement au ministère de l’Intérieur, de la Défense, puis à l’Elysée en tant que Chargé de mission pour la Francophonie.
C’est la première fois qu’il brigue un mandat électif et pour son baptême du feu, il compte bien remporter la victoire dans une circonscription où les binationaux penchent pourtant plus à gauche qu’à droite. Une donnée que celui qui avait soutenu la candidature de Alain Juppé aux primaires de la droite n’ignore guère, mais estime surmontable. « François Hollande n’a pas répondu aux préoccupations des Français de l’étranger et son projet de déchéance de la nationalité a heurté les binationaux », explique-t-il. Sa présidente de campagne au Burkina, Martine Voron, par ailleurs chargée de mission des Républicains et Burkina se veut confiante : « C’est ouvert, il n’y a pas de favori. Et puis, depuis 2012, nous avons doublé le nombre d’adhérents et la dynamique se poursuit », soutient-elle.
Depuis des mois, Erwan Davoux parcourt les pays de la circonscription à la rencontre de ses équipes de soutiens et des électeurs. Fin mars dernier, il avait animé une rencontre dans un restaurent à Ouaga, une occasion pour lui de décliner les grandes lignes de son programme de campagne. On en sait un plus maintenant sur ce programme désormais disponible sur son site http://www.erwandavoux.fr
Se voulant proche des électeurs, Erwan Davoux fait des propositions qui collent au quotidien des Français résidant à l’étranger, même si la réalité change quelque peu d’un pays à l’autre.
A l’assemblée nationale, il demandera la suppression de l’assujettissement des Français établis hors de France à la Cotisation sociale généralisée (CSG), et la Contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS), deux impôts qui frappent indistinctement les contribuables, y compris les Français de l’étranger alors qu’ils ne bénéficient des services dues. Il plaidera aussi pour que la résidence en France soit considérée comme une résidence principale et non comme secondaire et comme telle, taxée. Il compte obtenir une révision du code général des impôts et les conventions qui lient la France aux autres pays sur la question du paiement des retraites constituées à l’étranger, de même que l’accès du plus grand nombre à la Caisse des Français de l’étranger.

Pour les commerçants et autres opérateurs économiques, le candidat Davoux souhaite que la représentation nationale vote une loi leur permettant de souscrire dans de bonnes conditions une assurance qui couvrirait leurs activités en cas d’accident. Il a sans doute en tête l’insurrection populaire et les pillages des entreprises et boutiques s’en sont suivis en octobre 2014.
Dans le secteur de l’éducation, il entend « poursuivre la mission d’enseignement du FLE (Français Langue Étrangère) dévolue aux Instituts français tout en l’orientant davantage vers le FOS (Français sur Objectifs Spécifiques) en entreprise où se joue une grande partie de l’avenir de la Francophonie », lutter contre la précarité dont sont trop souvent victimes certains enseignants expatriés, et instaurer « un visa d’études quasi automatiques de 3 ans renouvelables pour les étrangers titulaires d’un baccalauréat obtenu dans un lycée français avec mentions Bien ou Très-Bien ».
La campagne de séduction des 2100 inscrits au Burkina est lancée. Verdict le 4 juin et éventuellement le 18 juin pour un deuxième tour.

(1) Algérie ; Burkina Faso ; Cap-Vert ; Côte d’Ivoire ; Gambie ; Guinée ; Guinée-Bissau

Liberia ; Libye ; Mali ; Maroc ; Mauritanie ; Niger ; Sénégal ; Sierra Leone ; Tunisie

Joachim Vokouma
Kaceto.net