Les populations de Karangasso-Vigué (60km de Bobo-Dioulasso) sont allées à nouveau ce dimanche aux urnes, pour désigner les membres du Conseil municipal dont l’échec de la mise en place, en 2016, avait coûté la vie à deux personnes et occasionné une vingtaine de blessés.

Les élections municipales partielles de ce dimanche 28 mai 2017 se sont déroulées à Karangasso-Vigué sous haute sécurité. Des gendarmes, des policiers et des militaires ont été mobilisés.

En effet, l’élection du maire le 21 juin 2016 a dégénéré en crise politico-communautaire. Elle a opposé le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, au pouvoir), taxé de parti des étrangers et la Nouvelle alliance du Faso (NAFA, ex majorité), fortement représenté par les autochtones.

Cette crise a occasionné deux morts et une vingtaine de blessés. Un douloureux souvenir, selon Alabatia Ouattara, venu accomplir son devoir citoyen, dimanche 28 mai 2017.

« Je suis venu voter pour le développement de la commune. Je demande vraiment l’entente, parce que ce qui s’est passé nous a mis en retard », a déclaré ce vieil homme.

Kadidia Ouattara, une électrice, a également demandé aux hommes politiques de s’entendre.

« Nous ne voulons pas la bagarre. Il faut que nous nous donnions la main pour le développement », a-t-elle dit.

Selon le préfet du département, Jean Naré, depuis son arrivée en août 2016, jusqu’à la tenue des élections, le climat social s’est amélioré.

« Avant notre arrivée, le climat social était délétère. Aujourd’hui, il y a un bon vivre ensemble à Karangasso-Vigué, même si tout n’est pas parfait comme on le souhaite. Il y a un bon début pour recommencer la cohésion sociale », a fait savoir le préfet, qui espère une bonne fin du processus électoral.

Pour y arriver, le préfet dit avoir tenu des rencontres avec les populations. « Nous avons organisé des concertations avec les différentes couches sociales. Nous leur avons enseigné la nécessité de vivre ensemble », a fait comprendre M. Saré.

A la recherche de 55 conseillers

A Karangasso-Vigué, cinq partis politiques sont à la conquête de la marie. Ce sont le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le MPP, la NAFA, l’Union pour la Renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS) et l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

Pour départager ces partis, 21198 électeurs inscrits ont été appelés dans les urnes, dimanche 28 mai 2017, selon le président de la Commission électorale communale indépendante (CECI), Bazoin Abel Bazié.

Ils sont repartis dans 63 bureaux de vote pour élire 55 conseillers municipaux. A entendre M. Bazié, depuis le début de la campagne à l’ouverture du scrutin, il n’y a pas eu d’incident. Les bureaux de vote ont ouvert à 6h 00 à Karangasso-Vigué.

Devant le bureau n°1, une salle de classe, une longue file de femmes et d’hommes attendaient de passer dans l’isoloir. Certains se sont assis sur les tables-bancs posés dans la cour.

A l’intérieur, le président du bureau, Toho Palé et les accesseurs reçoivent un à un les électeurs, sous le regard de représentants de trois partis, à savoir le MPP, le CDP et la NAFA.

M. Palé a fait comprendre qu’il y a 454 inscrits dans son bureau. Aucune difficulté n’a été constatée, a-t-il ajouté.

Dans les bureaux n° 2 et n°3, situées également dans la même école que le bureau n°1, les électeurs n’étaient pas nombreux aux premières heures. Le bureau n°2 compte 363 inscrits, selon son président Arouna Komo contre 436 d’après celui du bureau n°3 Ollé Kam.

Les élections municipales partielles et complémentaires du dimanche 28 mai au Burkina Faso vont concerner 19 localités.

Ce sont d’une part, les communes qui connaissent des difficultés dans la mise en place des exécutifs locaux, suite aux élections municipales de 2016 et d’autre part, les communes où ces municipales n’ont pas pu se tenir le 22 mai 2016.

Agence d’Information du Burkina